Dans la zone de santé de Nundu, au sud-est de la République Démocratique du Congo, le centre de santé de Lusenda est un pilier essentiel dans la prise en charge sanitaire des réfugiés burundais.
Entre le bâtiment principal du centre de santé et le bloc de maternité, un édifice a été construit et équipé par l’Association des Femmes pour la Promotion et le Développement Endogène (AFPDE), avec le soutien financier de l’ONG allemande Action Medeor.
Ce bâtiment abrite plusieurs services de première nécessité : un Centre de Dépistage Volontaire (CDV)/VIH, un service d’assistance psychosociale pour les victimes de violences basées sur le genre, et un service de santé mentale.
Malgré les défis sécuritaires, notamment liés à la montée en puissance du conflit dans la région, ces services continuent de fonctionner efficacement grâce à l’engagement constant de l’AFPDE.
Témoignage : La vie retrouvée de Nihikiza David
Nihikiza David, réfugié burundais vivant dans le camp de Lusenda, est un habitué du centre. Accompagné de son épouse Chantal, il témoigne avec émotion : « J’étais venu ici dans un état très critique, je ne savais pas si je survivrais. Mais aujourd’hui, ma santé s’améliore grâce aux soins que je reçois ici. »
Il souligne également les effets positifs des campagnes de sensibilisation menées par le centre, qui ont permis à la communauté – réfugiés comme population hôte – de mieux comprendre les risques liés aux infections sexuellement transmissibles (IST) et l’importance du dépistage. L'engagement de son épouse à ses côtés symbolise cette prise de conscience familiale et communautaire.
Depuis l’occupation de la ville de Bukavu par les nouvelles autorités AFC/M23, de nombreuses organisations humanitaires ont quitté la région, laissant les réfugiés dans une situation précaire.
L'AFPDE, quant à elle, est restée mobilisée sur le terrain. Grâce à son appui, le centre de santé de Lusenda continue de recevoir des médicaments et des intrants médicaux pour assurer une prise en charge digne et continue des malades.
Nihikiza David ajoute :
« Nous ne recevons plus de rations alimentaires depuis sept mois. Imaginez si les médicaments aussi étaient coupés… Combien de morts aurait-on compté ? »
Ce témoignage poignant rappelle que la santé est un droit fondamental, y compris – et surtout – en situation d’urgence humanitaire. La présence continue d’acteurs locaux comme l’AFPDE est vitale pour maintenir la dignité humaine, soulager la souffrance et préserver l’espoir dans des contextes de crise prolongée.
Le centre de santé de Lusenda est plus qu’une simple structure médicale : il est devenu un symbole de résilience, de solidarité et d’engagement humanitaire au service des plus vulnérables.
Cellule de communication