
[Depuis la reprise des combats par le M23, en 2021, nous avons assisté à beaucoup de médiations régionales et internationalesqui ont tentées de mettre fin à la guerre entre les Rebels soutenus par le Rwanda et la République démocratique du Congo.
La crise dans l’Est de la RDC s’est finalement inscrit dans les agendas diplomatiques internationaux lorsqu’il y a eu la prise de la ville de Goma par le mouvement rebelle, C’est alors que nous avions vu l’Organisation des Nations unies (ONU), les organisations régionales africaines, et l’Union européenne commencé à se mobiliser.
Il sied de rappeler que de nombreux rapports de l’ONU ont documenté et continuent à affirmer le soutien du Rwanda au mouvement rebelle, Le Rwanda nie son soutien au M23 et cherche à justifier la présence de ses militaires en RDC comme un acte de légitime défense contre les FDLR , une milice fondée par les auteurs du génocide de 1994 qui constitueraient une menace contre le Rwanda, bien que depuis plus de 30 ans, le Rwanda n’a jamais été inquiété.
Dans l’entretemps, le M23 et ses soutiens Rwandais contrôlent les villes de Goma et de Bukavu, dans l’est de la RDC.
Les tentatives de médiation se multiplient, sans succès
Au mois de mars 2025, par exemple, le Qatar avait organisé des pourparlers entre le président de la RDC, Félix Tshisekedi, et son homologue Rwandais, Paul Kagame, durant lesquels les deux dirigeants ont appelé à un cessez-le-feu.
Le Qatar a également accueilli des négociations entre la RDC et le AFC/M23. Les deux parties ont publié une déclaration exprimant leur volonté d’œuvrer à la paix et un « engagement pour l’arrêt immédiat des hostilités ».
Les voix se sont élevées pour exprimer les inquiétudes quant aux contours de pourparlers de Doha.
D’aucuns craignaient qu’en acceptant ces accords, la RDC aie fait du conflit dans l’Est du pays une affaire Congolo-congolaise qui par ricochet pourrait innocenter Paul Kagame du Rwanda.
Vendredi , 26 avril 2025, un accord pour promouvoir la paix et le développement économique, a été signé par La RDC et le Rwanda à Washington
L’accord intervient au moment où les Etats-Unis négocient pour investir des milliards de dollars en RDC, pays riche en ressources minières.
Jusque-là , cet accord est une « déclaration de principes, des objectifs très larges auxquels il faudra encore travailler, finaliser les détails pour arriver à un accord de paix qui sera signé »,
Qu’est -ce qu’il y a pour la RDC dans cet accord ?
Dans un accord « gagnant-gagnant », les deux parties bénéficient de manière égale ou similaire, conduisant à un résultat mutuellement satisfaisant. Le principe fondamental d'un accord gagnant-gagnant est que chaque partie bénéficie d'un résultat positif, qu'il s'agisse d'un gain financier, d'un service souhaité ou d'une autre forme d'avantage. Il s’agit-là de« Bénéfice mutuel ».
Les accords gagnant-gagnant exigent souvent que les parties travaillent ensemble, trouvent des intérêts communs et éventuellement font des concessions pour parvenir à une solution mutuellement acceptable. Là, nous parlons de « Coopération et compromis »
Des négociations gagnant-gagnant réussies peuvent construire des relations solides et à long terme, dans la mesure où les deux parties se sentent respectées et valorisées. Ce que nous appelons « Relations à long terme »
Cette stratégie est également connue sous le nom de négociation intégrative, dans laquelle les parties se concentrent sur la recherche de solutions qui profitent à tous, plutôt que d'essayer de « gagner » aux dépens de l'autre partie. Cette stratégie est connue sous le nom de « Négociation intégrative »
Lorsque nous examinons cette déclaration des principes, nous relevons des points suivants qui nécessitent d’être réexaminéspart le gouvernement de la RDC avant la date butoir.
1. S’AGISSANT DE CADRE D'INTÉGRATION ÉCONOMIQUE RÉGIONALE
Les minerais de l’Est de la RDC, hydrocarbures, métaux rares et Parcs nationaux ne doivent pas être cogérés avec la République du Rwanda et partagé avec l’Ouganda sous la supervision des administrations américaines successives.
Cette logique nous fait penser au Couloir de Lobito ou la gestion est proposée à l'Angola. L’on ne peut concevoir donner la gestion des Minerais de l'est de la RDC au Rwanda, sous la supervision des Etats Unis
2. SOUVERAINETÉ, INTÉGRITÉ TERRITORIALE ET GOUVERNANCE
On parle des participants à l’accord qui doivent reconnaitre mutuellement leur souveraineté et leur intégrité territoriale respectives, reconnaitre mutuellement leurs frontières territoriales établies et s'engager à s'abstenir de tout acte ou discours menaçant ou remettant en cause leur validité.
L’accord ne dit rien sur l’AFC/M23, supplétifs du Rwanda quijusque-là garde le contrôle des deux chefs-lieux du Kivu (BUKAVU et GOMA)
3. PRÉOCCUPATIONS EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ
Bien que les deux pays s’efforcent de mettre fin aux violences après une avancée des rebelles soutenus par le Rwanda dans l’est de la RDC, cet accord intervient au moment où des rebelles soutenus par le Rwanda sont toujours dans l’est de la RDC, nulle part où on parle ou oblige le retrait sans conditions et immédiat des troupes Rwandaises du sol Congolais.
4. QU’EN EST-IL DES VICTIMES DE LA GUERRE INJUSTE IMPOSEE ?
L’accord intervient au moment où les Etats-Unis négocient pour investir des milliards de dollars en RDC, pays riche en ressources minières. Dans le cas de cet accord, on remarque que rien n’est prévu ni promis par cet accord pour les familles, les victimes de cette tragédie, là plus brutale de l'histoire del’humanité. Cette population de l’est a connu une occupation de plus de 30 ans , totalisant plus de 10 millions des morts et d’innombrables cas des deplaces.
CONGO ACTION POUR LA DIPLOMATIE AGISSANTE CADA, estime et suggère les compensations financières pour la population de l’est de la RDC. 1 milliard de dollars sur trente ans pour les populations des régions où s’est déroulé le génocide. Il serait souhaitable de reconnaitre les victimes de la guerre injuste imposée à la population pendant plus de trois décennies. La communauté internationale, Le Rwanda, l’Ouganda doivent tous accepter la réalité et penser à comment dédommager le génocide Congolais.
Éric Kamba,
Coordonateur CADA