Face à l'évolution de la situation sécuritaire dans l'Est de la République démocratique du Congo, le secrétaire général du parti politique Autre Vision du Congo (AVC), Me Magloire Kasongo, attire l'attention de l'opinion tant nationale qu'internatioanle sur le « contour polysémique » de la démarche initiée par les évêques catholiques.
En effet, les églises catholique et protestante ont initié une démarche consistant à échanger avec la classe politique après l’invasion de l’armée rwandaise dans la ville de Goma au Nord-Kivu.
Se confiant ce vendredi 7 janvier 2025 à 7SUR7.CD, Me Magloire Kasongo estime que cette démarche consiste à la tenue d'un dialogue dont l'une des motivations serait notamment d'aboutir à une solution pacifique de la crise.
« Il sied de souligner le fait que cette crise est sécuritaire avec des implications politiques touchant exclusivement aux intérêts inavoués de la partie agresseuse entre-autre la coalition M23-AFC. Ce qui constitue la problématique de notre réflexion sur cette proposition de dialoguer pour la paix au regard de l'identité et des agendas de chaque partie. En effet, la culture politique n'exclut pas le dialogue dans la résolution de toute crise. Et pour le cas d'espèce, la crise est sécuritaire, précisément militaire. Il s'agit d'une agression rwandaise portée par un mouvement parasite notamment le M23 porteur d'un cahier de charge des revendications expansionistes du Rwanda », a-t-il déclaré.
Dans la foulée, le secrétaire général du parti politique cher au ministre des Sports, Didier Budimbu, affirme que le retour au processus de Luanda et de Nairobi proposé par l'EAC et la SADC en vue de poursuivre et finaliser les discussions respectivement avec le Rwanda et les mouvements rebelles, paraît plus clair que le « dialogue initié par les évêques car, il s'agit d'une crise sécuritaire dont les acteurs sont connus ».
« En effet, l'initiative des évêques vise manifestement le retour au schéma de la Saint sylvestre c'est-à-dire l'institutionnalisation du dialogue au détriment des institutions établies par la constitution. De plus, cette démarche traduit une ambiguïté sur la problématique dudit dialogue dans la simple mesure que le pays n'est pas confronté à une crise politique ou de cohésion interne plutôt à celle sécuritaire dont les acteurs sont élucidés et devant discutés à l'international dans un cadre défini », a-t-il souligné.
En outre, Maître Magloire Kasongo s’interroge sur le sens à donner à la démocratie si l'existence de l'opposition politique est perçue comme une crise politique ou de cohésion nationale.
« Par ailleurs, il est clairement établi que la guerre d'agression dont est victime le pays n'a reçu aucune adhésion populaire et ne peut entraver la cohésion interne ni la légitimité des institutions établies par voie constitutionnelle. De ce fait, vidé de toute substance, le dialogue de la CENCO ne constitue-t-il pas un piège contre le pays au regard de la confusion entre la crise réelle et celle imaginaire », a-t-il fait remarquer.
Pour le secrétaire général de l’AVC, la participation au dialogue de chaque camp doit se rapporter à l'objet de la crise à la base du problème.
« Il doit être établi le lien entre le crise sécuritaire à l'Est et l'opposition politique. La démocratie ne consacre-t-elle pas la diversité ? Tout compte fait, il y a lieu d'examiner avec minutie l'initiative de la CENCO de peur de faire le lit d'une crise politique réelle consécutive aux agendas politiciens », conclut Maître Magloire Kasongo.
Pour rappel, les responsables des églises catholique et protestante ont été reçus dernièrement par le chef de l’État Félix Tshisekedi, à qui ils ont remis un plan de sortie de crise « sans bain de sang ». Ces deux églises ont, par la suite, dépêché une délégation chez Martin Fayulu, un des opposants au régime Tshisekedi.
Jephté Kitsita