Dans un communiqué parvenu à la rédaction de 7SUR7.CD ce jeudi 08 août 2024, l’association Médecins sans frontières (MSF) déplore la fréquence élevée des cas de violences, particulièrement sexuelles faites aux femmes dans 4 camps des déplacés à l’ouest de la ville de Goma en République Démocratique du Congo (RDC), à la suite d’une enquête menée en collaboration avec les autorités des zones de santé de novembre 2023 à avril 2024.
Déplorant les conditions de vie de la population dans cette contrée, Erica Simons, épidémiologiste chez Épicentre, a souligné la hausse du nombre de victimes par rapport à l’enquête menée par Épicentre en 2023.
« Les conditions de vie dans les sites de déplacés restent extrêmement précaires. En fuyant le conflit au Nord-Kivu, les centaines de milliers de personnes déplacées ont perdu leurs moyens de subsistance habituels. Elles n’ont plus accès aux champs qu’elles cultivaient et sont dépendantes d’une aide alimentaire irrégulière et insuffisante, alors qu’elles subissent encore des violences quotidiennes liées au conflit en cours », lit-on dans ce communiqué.
D’autre part, Camille Niel, coordinatrice d’urgence pour MSF à Goma, indique que la mauvaise qualité des logements des déplacés expose également les femmes à des violences.
« Cette année encore, les survivantes de violences sexuelles racontent être agressées par des hommes, souvent armés, dans les forêts et les champs où elles doivent se rendre pour la collecte de bois de chauffe ou de nourriture dont elles ont besoin pour nourrir leur famille. Elles font aussi état de nombreuses violences quotidiennes commises à l’intérieur des camps. Leur précarité, ainsi que celle de leurs abris de fortune, les rendent particulièrement vulnérables à ce type d’actes », déplore-t-elle dans ce même communiqué.
Par ailleurs, MSF appelle les autorités et acteurs de l’aide humanitaire à renforcer la sécurité des sites des déplacés tout en facilitant l’accès à des activités génératrices de revenu.
Il sied de souligner que plus de 10% des femmes de 20 à 44 ans ont déclaré avoir été violées au cours des 5 mois précédant l'enquête, dont plus de 17% dans certains camps, plus de 4% des adolescentes de 13 à 19 ans et les femmes âgées de plus de 45 ans.
Grâce Kenye