Un sénateur et un officier de la police nationale congolaise sont actuellement poursuivis devant la cour militaire de l'ex Kasaï-Occidental pour leur implication présumée dans des crimes graves commis lors de l'insurrection de Kamuina Nsapu et Bana Mura au Kasaï.
Parmi les 11 prévenus figurent le sénateur Hubert Mbingho et le général Polydor Omokoko, poursuivis pour participation au mouvement insurrectionnel, crime contre l'humanité, crime de guerre, détention illégale d'armes de guerre, association de malfaiteurs et terrorisme.
Les avocats de la défense ont demandé à la cour de sursoir le dossier et de déférer les prévenus devant leur juge naturel, ce que les avocats des victimes ont rejeté. La cour a suspendu l'audience, qui reprendra jeudi prochain.
Les victimes de ces crimes graves sont au nombre de 119, et ces audiences se tiennent à la cour militaire de l'ex-Kasaï-Occidental, qui siège en matière répressive au premier degré en chambre foraine à Tshikapa, avec l'appui notamment de TRIAL International, PARJ 2 et SIDA.
Rappelons que le phénomène Kamuina Nsapu a été déclenché par le meurtre d'un chef coutumier, Kamuina Nsapu, par les forces de sécurité congolaises en août 2016. Son assassinat a déclenché des affrontements entre les miliciens se réclamant de Kamuina Nsapu et les forces de sécurité, qui ont fait des milliers de morts et de déplacés, et ont été marqués par des violences extrêmes, notamment des exécutions sommaires, des viols et des mutilations, selon plusieurs organisations de défense de droits de l'homme.
Le procès en cours est un premier pas vers la Justice et la réparation pour les victimes de ces crimes odieux, ainsi que pour la pacification et la réconciliation dans la région du Kasaï, qui a été dévastée par ces violences.
Fabien Ngueshe, à Tshikapa