RDC : « Nous sommes disposés à discuter en tant que Bantous sur la nouvelle crise de légitimité qui est en train de prendre de l'ampleur » (Devos Kitoko)

Lundi 5 février 2024 - 14:30
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Lundi 5 février 2024, lors d'une interview accordée à 7SUR7.CD, le secrétaire général de l'Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDé), Devos Kitoko, a souligné la nécessité d'un dialogue national pour résoudre « la crise de légitimité » qui persiste en RDC.

Il a une fois de plus contesté les résultats proclamant Félix Tshisekedi vainqueur de l'élection présidentielle du 20 décembre dernier, dénonçant la corruption, la fraude et les bourrages d'urnes.

« Nous, les Fayulistes, sommes disposés à discuter en tant que Bantous de la nouvelle crise de légitimité qui est en train de prendre de l'ampleur. Il ne faut pas attendre que la situation devienne critique, que le pays soit déjà au bord de l'implosion, pour rassembler les gens afin de sauver sa propre peau. Il faut sauver le pays. La meilleure façon de le faire est de rassembler les filles et les fils de ce pays autour de la table. Comment en sommes-nous arrivés à des scores dignes de l'ère soviétique, avec des machines à voter dispersées dans les foyers de la quasi-totalité des principaux acteurs institutionnels de l'Union sacrée ? Comment avons-nous pu organiser des élections prévues pour une journée sur 6 ou 7 jours ? Quelles en sont les conséquences ? », a-t-il déclaré.

Insistant sur la nécessité de moraliser la vie publique, le professeur D. Kitoko a affirmé que M. Fayulu et ses proches ne recherchent pas des postes.

« Nous ne sommes pas en quête de postes, mais nous aspirons à moraliser la vie publique. Le problème réside dans le simulacre d'élections. Si une main est tendue, en tant que Bantous et Africains, nous ne pouvons pas la rejeter. Cependant, nous devons nous asseoir autour de la table pour nous interroger sur la manière dont nous en sommes arrivés là », a-t-il souligné.

Abordant le format de ce dialogue, ce cadre du parti politique de M. Fayulu a souligné l'existence d'organisations sérieuses et crédibles capables d'offrir leurs bons offices.

« En Afrique, nous avons des sages. En RDC, nous avons des sages et des institutions crédibles capables de prendre l'initiative et de réunir les parties prenantes. Il n'y a pas lieu de célébrer une victoire. Il est important de nous interroger sur notre moralité en tant que classe politique », a-t-il ajouté.

Selon lui, ces négociations permettront la réconciliation.

« Nous sommes préoccupés par la menace qui plane sur notre pays. Tant que nous ne sommes pas unis et que nous sommes divisés, et qu'il y a des frustrations à travers le pays liées au mépris, au sabotage et au braquage des votes du peuple, nous ouvrons la voie à tous les criminels qui parcourent le pays pour le déstabiliser et le faire imploser de l'intérieur, facilitant ainsi la balkanisation. Nous ne devons pas être nous-mêmes des acteurs de la balkanisation par nos actes inconscients », a indiqué le professeur D. Kitoko.

Il convient de rappeler que Martin Fayulu et d'autres leaders de l'opposition, notamment Moïse Katumbi et Dénis Mukwege, ont appelé, en début d'année, à l'annulation des élections.

Merveil Molo