Le député national Édouard Mwangachuchu cumule les ennuis judiciaires. En dehors de l'affaire relative à la trahison et atteinte à la sûreté de l'État pour laquelle il est poursuivi par la justice congolaise, l'élu de Masisi dans le Nord-Kivu est rattrapé par un autre dossier qui l'oppose à l'américain Robert Sussman.
Ce dernier était en conférence de presse ce jeudi 30 mars 2023 à Kinshasa, accompagné du président du Conseil national des apôtres du Congo (CNAC), Patrick Wanzambi. À en croire ce serviteur de Dieu, le député Mwangachuchu a été condamné par la justice de l'État de Maryland aux États-Unis où il s'était réfugié, pour escroquerie, tricherie, fraude et trafic d'influence.
Il a expliqué que l'affaire remonte aux années 98 et 2000 où les deux hommes (Robert Sussman et Édouard Mwangachuchu) ont conclu un partenariat pour créer une société minière dénommée MHS dans l'Est de la RDC.
« Selon l'histoire, c'est depuis entre 1998 et 2000 que Mwangachuchu et Mr Robert se connaissent. Mwangachuchu était réfugié aux États-Unis, ils se connaissent, les familles se connaissent. Mr Robert était humanitaire à l'Est du pays, il est médecin, il a évolué là-bas à l'Est en train de faire le travail. Il a trouvé aussi qu'il y avait les opportunités dans le domaine minier. Et connaissant Édouard Mwangachouchou aux États-Unis et ayant les moyens, il a proposé qu'il puisse avoir une compagnie à travers laquelle il pouvait travailler pour faire les mines (...) Il a accepté qu'il crée une compagnie dont Mwangachouchou a 50% comme partenaire, lui a 50% même si ce n'est pas lui qui a mis l'argent", a expliqué Patrick Wanzambi.
D'après toujours lui, après le lancement de cette entreprise, le député Mwangachuchu va, a l'insu de son partenaire Sussman, changé l'identité de la société pour s'en approprier. Ce qui a, a-t-il dit, conduit Robert Sussman à saisir la justice américaine et a obtenu gain de cause. Cependant, cette décision de la justice américaine peine à être appliquée en RD Congo, malgré l'avale de la justice congolaise.
"Maintenant qu'est-ce qui arrive ? La société était MHS. Le S signifiait Sussman. Maintenant avec l'évolution dans le temps, notre frère, notre député a dit à Mr Robert que vous vous êtes Muzungu (étranger, ndlr), étant Muzungu, vous ne pouvez pas trop apparaître, laissez moi gérer tout ce qui est administratif, vous occupez-vous de tout ce qui est technique et contacts. Il a fait tous ces contacts, il a amené les géologues qui ont travaillé pour ce carré minier. C'est un investissement. Mais à un moment donné, Mr Mwangachuchu se déplace et vient à Kinshasa, il va changer l'identité de la société. Il enlève le S , il met I, ça devient MHI. Donc, il exclue Mr Sussman, il devient le propriétaire. Comme c'était un coup préparé, l'autre n'avait qu'à courir", a-t-il renchéri.
Avant d'ajouter : "Mais comme ils se sont connus aux États-Unis, il a amené la situation en justice aux États-Unis. Ils sont allés en justice avec toutes les preuves. Et la justice américaine a tranché pour que Mwangachuchu puisse payer donc les dommages et intérêts. Maintenant, comment appliquer la décision de la justice américaine au Congo ? C'est en 2020 que le Tribunal de commerce autorise que les décisions de la justice américaine soient appliquées ici au Congo. Et depuis là, chaque fois qu'on tente d'appliquer le verdict prononcé aux États-Unis, il y a toujours eu des manœuvres".
Pour l'application de cette décision et permettre à l'américain Sussman de rentrer dans ses droits, l'apôtre Patrick Wanzambi a sollicité l'implication du président de la République, Félix Tshisekedi.
"Le régime du président Félix a souffert de manque des investisseurs à cause de ces histoires. Comment les autres peuvent amener leur argent ici quand ils se disent que l'argent que nous avons investi est bloqué et que personne ne s'intéresse à cela ? Qui va encore prendre son argent venir investir quand il n'est pas sûr que si j'engage mon argent à tout moment je peux le récupérer ? Nous, en tant qu'église, nous avons dit nous allons faire appel de toute la population ( ... ) C'est un appel, que le président de la République s'implique, que ceux qui sont en train de tirer la justice en dessous de table puisse appliquer la justice", a-t-il demandé.
Entre-temps, a-t-il déploré, Robert Sussman a rencontré, en octobre 2022, le président de l'Assemblée nationale, Christophe Mboso, qui lui a promis une solution à l'amiable avec le député Mwangachuchu, mais rien n'a été fait jusqu'à présent. D'où, a estimé l'apôtre Wanzambi, il est important de résoudre ce résoudre pour garantir l'État de droit et une justice indépendante prônés par le chef de l'État.
Prince Mayiro