Au cours d'une interview accordée à la presse ce jeudi 2 mars 2023, la députée nationale Grâce Neheema a déploré la détérioration de la sécurité dans le Bas-uele et le kidnapping de plus ou moins 25 enfants âgés de 10 à 17 ans, la nuit de mardi 29 février dernier dans le territoire d'Ango.
Grace Neheema fait savoir que d'après des sources locales, ce kidnapping a été orchestré par les rebelles Seleka, qui sème la désolation dans cette province depuis plusieurs mois en complicité avec les rebelles tchadiens du groupe Mbororo. La destination de ces groupes armés après leur incursion n'est toujours pas connue, les autorités se battent afin de retrouver ces enfants kidnappés.
Pour cette élue du Bas-uele, ces rebelles ne sont pas à leur premier acte d'incursion. Les habitants de cette partie de la République Démocratique du Congo font face à cette situation depuis des mois à cause de l'absence de l'autorité de l'Etat et l'insuffisance des militaires dans cette zone.
« Ce n'est plus un secret que dans ce coin là. Nous avons un nombre insignifiant des militaires. D'ailleurs, même dans la localité de Banda, il n'y a pas de policiers. On ira même plus loin jusqu'à me dire que le nombre des militaires que nous avons sur place est juste de 10 soldats qui sont sous équipés, les autres sont aussi fatigués », a-t-elle fait savoir.
Et d'ajouter : « C'est devenu presqu'une habitude. Ces incursions, ce n'est pas la première fois. Les rebelles de Seleka en complicité avec les Mbororo reviennent de temps en temps parce que pour eux ce coin du pays est un champ libre. Par manque d'autorité de l'État, par manque d'une armée forte, d'une sécurité tout au tour de la frontière, c'est un champ libre pour eux. Ils viennent quand ils veulent, font ce qu'ils veulent. Et puis librement et calmement regagnent la forêt ».
À cet effet, Grace Neheema appelle les autorités du pays à se prendre en charge et à restaurer la sécurité dans cette province pour garantir la paix à la population.
« Je demande à l'autorité publique de restaurer, d'abord la sécurité. Il y a plusieurs façons de le faire. Mais quand je vous parle d'un effectif de 10 militaires dans un coin qui est bien connu et déclarer officiellement une zone rouge. Ça ne va pas. Je demande les autorités à renforcer l'effectif, d'abord, y compris la logistique parce qu'on a parlé de la logistique. On m'a parlé qu'ils ne sont pas presque servis chaque mois. Ils se débrouillent. Quand les militaires sont dans cet état là, moralement ils ne sont pas préparés », a exhorté Grace Neheema.
En outre, pour cette élue, l'Etat doit restaurer sa présence à cette frontière, mai aussi partout en RDC pour sécuriser ses populations.
Encourageant les habitants et la société civile d'Ango à ne pas céder à la peur, Grace Neheema a appelé les congolais de ce coin à faire confiance au Gouvernement qui, sans doute va apporter une solution définitive au problème de la sécurité. Elle a également fait la promesse d'installer un réseau Wifi pour faciliter la communication via des réseaux sociaux dans cette zone.
Jephté Kitsita