Insécurité alimentaire : 26 millions de personnes touchées en RDC (Analyse IPC)

Mercredi 5 novembre 2025 - 11:49
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L’atelier national de restitution des résultats des analyses du rapport de la situation de l’insécurité alimentaire aiguë en RDC, basé sur l’analyse IPC (cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire ), s’est tenu ce mardi 4 octobre 2025 à Kinshasa. 

Cet atelier, organisé par le gouvernement de la République démocratique du Congo, à travers le ministère de l’Agriculture, le PAM et le FA0, a fait l'objet de la présentation et validation des résultats des analyses 24ᵉ cycle.

La directrice pays a.i du PAM, Cynthia Jones, a profité de cet atelier pour remercier le ministre d’État, Muhindo Nzangi et son équipe, pour son leadership et son engagement dans l’analyse IPC.

« L’analyse IPC est très importante pour comprendre la situation de l’insécurité alimentaire dans le pays. Cette analyse guide les partenaires pour suppléer les interventions et apporter une assistance appropriée. C’est pour cela que le PAM appuie cet exercice depuis plusieurs années. Cette étude a révélé que 26 millions de personnes vivant en RDC, sont en insécurité alimentaire. C’est-à-dire que ces personnes ne mangent pas bien ou mangent une fois par jour », a-t-elle indiqué. 

Le coordinateur humanitaire en RDC, Brunos Lemarquis, a évoqué que cette année, l’analyse s’est passée dans un contexte un peu plus difficile que l’an dernier, du fait des contraintes budgétaires sévères, des défis logistiques importants, de la nouvelle situation à l’Est et d’une instabilité sécuritaire persistante dans plusieurs provinces. 

« La malnutrition infantile reste une préoccupation criante à l’échelle nationale. La moitié des enfants de moins de 5 ans souffrent de retard de croissance dû à la sous-nutrition chronique. Dans le cadre du plan humanitaire 2026 qui est en train d’être finalisé et qui sera lancé au début de l’année prochaine, il nous faudra faire des choix difficiles compte tenu de la situation financière et de toutes les coupures qu’il y’a eu récemment. Il est plus qu’important de travailler différemment dans la durée pour réduire les besoins humanitaires, et inverser la tendance. Il reste anormal qu’un grand pays comme la RDC, avec son potentiel agricole impressionnant, reste le pays au monde, jusqu’à présent, avec le plus grand nombre de personnes en insécurité alimentaire (en nombre de personnes, pas en pourcentage). Dans les prochaines semaines, on va lancer une étude sur la région du Grand Kasaï pour comprendre pourquoi dans cette région il y a beaucoup d’opportunités, et pourtant l’insécurité alimentaire reste à un niveau très élevé depuis très longtemps », a-t-il expliqué. 

De son côté, le ministre de l’Agriculture et sécurité alimentaire, Muhindo Nzangi a tenu à rendre hommage aux experts et analystes de différentes institutions ayant « significativement » contribué aux travaux de ces analyses. 

 

« Je remercie aussi le FAO et le PAM pour tout appui apporté au gouvernement dans la réalisation de ce travail. J’ai pris l’engagement, durant mon mandat, de résoudre les problèmes systémiques de l’agriculture. Nous avions fait adopter au Conseil des ministres la stratégie de mise en œuvre du sol et du sous-sol axée sur cinq points, dont les semences, les fertilisants, la mécanisation, le stockage, et le financement durable », a-t-il signifié.

D’après cet atelier, les facteurs déterminants de l’insuffisance alimentaire sont : 

* Les conflits armés,

* L'insécurité et les déplacements des populations,

* L’insuffisance des infrastructures de base, et 

* Les chocs macroéconomiques 

 

Pour faire face à l’insécurité alimentaire, cet atelier a pu faire ressortir quelques recommandations, dont : 

• Restaurer la paix et la sécurité dans la partie Est du pays, et la crise qui sévit dans la partie ouest pour protéger les civils et prévenir de nouveaux conflits ;

• Mobiliser des ressources financières pour renforcer l'assistance alimentaire dans les zones de conflit, particulièrement pour les populations déplacées et celles en phase 3 (Crise) et phase 4 (Urgence) de l'IPC en tenant compte de la vulnérabilité des familles d'accueils;

• Faciliter l’accès humanitaire dans les zones affectées par des conflits ;

• Renforcer le mécanisme de suivi des prix des denrées alimentaires, des produits pétroliers et les stabiliser via la réserve stratégique nationale ;

• Soutenir et restaurer les moyens d'existence des ménages en insécurité alimentaire, en relançant la production agricole pour les populations retournées, les familles d'accueil, et les résidents très vulnérables ;

• Mettre en place un programme de protection sociale (projet de filets sociaux, des actions anticipatoires) avec un registre unique pour des interventions conjointes.

Linda Lusonso

 

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