L'Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) a présenté, au cours d'une conférence de presse, ce mardi 7 février 2023, ses propositions concrètes en vue d'une réduction du train de vie de l'Etat coulées dans un document de 19 pages.
Parmi les propositions égrenées par le professeur Florimond Muteba, président du conseil d'administration de l'ODEP, figurent la réduction de la taille du gouvernement à 10 ministères avec à la tête un premier ministre, la suppression du salaire (émoluments) pour les députés, la suppression du Sénat et la fusion des représentations diplomatiques en une ou quelques unes selon les zones géographiques.
"Nous avons vu que quand Macky Sall a construit une centrale solaire de grande envergure après avoir supprimé le Senat. De même que le nombre de députés devrait être réduit de 500 à 300. Leur salaire devrait être supprimé comme c'est le cas pour la Chine. Cela signifie que ce sont des personnes qui ont leur travail ailleurs et qui viennent faire le travail au Parlement pour lequel ils ne réclament pas l'argent. Ils peuvent cependant toucher quelque chose dans les travaux en commission. On verra que ceux qui aiment ce pays vont travailler. Les mercenaires et corrompus vont quitter la scène", a fait remarquer le professeur Florimond Muteba.
Pour cette étude de l'ODEP, la tension salariale pour les institutions publiques en RDC devrait osciller entre 300 USD et 6000 USD. Elle préconise dans la foulée la réduction du salaire du président de la République à 5.000 USD contre 6.000 pour le premier ministre.
"La tension salariale dans toutes les administrations devra être fixée de 300 USD pour le salaire le plus bas à 6.000 USD pour le salaire le plus élevé, c'est-à-dire celui du premier ministre chef du gouvernement. Le salaire net du président de la République sera de 5.000 USD par mois", indique l'etude.
Outre la réduction sensible du personnel de cabinet du président de la République et du premier ministre. L'ODEP propose aussi la réduction de la liste civile du chef de l'État à 2,4 millions par année, soit 200.000 USD par mois, en lieu et place de 12 millions que cela a coûté au trésor public en 2022, soit un million par mois.
Sur ce même registre de salaire, ODEP souhaite qu'une place de choix soit accordée au secteur de l'éducation et de la santé. Selon cette étude, pour le corps enseignant du primaire ou supérieur, la tension salariale devrait se situer de 500 USD pour le salaire le plus bas à 4.000 USD pour le professeur ordinaire au niveau des universités.
Les administratifs du secteur de l'éducation resteront dans la tension salariale de base avec un minimum de 300 USD pour le salaire le plus bas, souligne l'etude. Les administratifs du secteur de la santé, eux, pourront toucher entre 300 USD et 3.500 USD pour les secrétaires généraux.
Pour l'etude de l'ODEP, la tension salariale pour le personnel médical devra osciller entre 500 USD pour les salaires les plus bas à 4.000 USD pour les scientifiques de très haut niveau, notamment les professeurs de médecine. Les autres, selon le grade, se situeront entre 500 USD et 4.000 USD.
"On peut considérer que les régimes qui se sont succédés à la tête du pays depuis 1963 ont détruit non seulement les infrastructures, mais aussi les mentalités et les valeurs. La renaissance du Congo passe par un projet national de développement participatif rationnel qui puisse mobiliser toutes les mains, toutes les têtes. Vivement un Etat où la dépense publique sera réellement un instrument pour construire le développement, où la rationalité de la dépense et la justice distributive vont triompher", conclut l'étude.
ODN