Les rebelles du M23 annoncent qu'ils se retireront ce jeudi du camp militaire de Rumangabo en territoire de Rutshuru (Nord-Kivu).
Le groupe armé pro-rwandais l'a affirmé ce mercredi 4 janvier 2022 dans un communiqué signé par Laurence Kanyuka, l'un de ses porte-paroles. Mais, comme lors de son retrait de Kibumba, la rébellion précise qu'il s'agira de remettre le camp à la force sous-régionale de la Communauté d'Afrique de l'Est.
« Le M23 reste déterminé à mettre en œuvre les résolutions du mini-sommet de Luanda et apporte son soutien aux efforts de la région afin de trouver la paix en RDC. Le M23 remettra le camp militaire de Rumangabo sous l'entière responsabilité de l'EAC le 5 janvier prochain », écrit-il dans son document.
Mais, peu avant son annonce, ce même mercredi, le M23 s'est emparé de la stratégique cité de Nyamilima. Selon des sources civiles sur place, c'est autour de 9h que les assaillants sont entrés dans cette entité de la chefferie de Bwisha, en groupement Binza, à quelque 110 kms de la ville de Goma.
Les mêmes sources indiquent qu'en l'absence de l'armée congolaise qui s'y était déjà retirée depuis quelques semaines, l'ennemi a fait face à une résistance des milices locales, les Maï-Maï et les Nyatura, notamment.
En effet, Nyamilima revêt une importance particulière pour le Nord-Kivu dans la mesure où elle ouvre une autre porte à l'Ouganda. La prise de cette cité pourrait faciliter aux rebelles la conquête du poste frontière congolo-ougandais d'Ishasha qui permettait encore le trafic entre les 2 États après la prise de Bunagana le 13 juin 2022. Ce qui pourrait davantage enclaver le chef-lieu du Nord-Kivu.
En dépit de retraits annoncés, le M23 continue de maintenir ses positions actuelles, à en croire de nombreuses allégations. D'abord, pour ce qui est de Kibumba, l'armée congolaise a indiqué, le 24 décembre 2022 dans un communiqué, que « le désengagement annoncé par les rebelles n'était qu'un leurre et une publicité pour tromper l'opinion ».
Et, le mardi 3 janvier dernier dans une note, la société civile du territoire de Nyiragongo a affirmé que "contrairement à ce que les terroristes ont médiatisé, le M23/RDF garde toujours ses positions dans le groupement Kibumba et Buhumba après l'annonce de leur retrait".
Isaac Kisatiro, à Butembo