La force sous-régionale de la Communauté d'Afrique de l'Est promet de se battre aux côté de l'armée congolaise si les rebelles du M23 refusent de respecter le cessez-le-feu voulu par les chefs d'État lors du mini-sommet tenu le mercredi 23 novembre dernier à Luanda, en Angola.
En effet, à l'issue de ces assises sur la situation sécuritaire à l'Est et auxquelles ont pris part Félix Tshisekedi de la République démocratique du Congo, Evariste Ndayishimiye du Burundi, Uhuru Kenyatta, facilitateur désigné de l'EAC et le ministre rwandais des affaires étrangères, tous autour de Joao Lourenço de l'Angola, les dirigeants sous-régionaux ont accordé 48h au M23 afin que ce dernier arrête les hostilités et se replie vers ses positions initiales d'avant avril 2022.
Alors que cet ultimatum expire ce vendredi à 18h, les rebelles ont multiplié des messages dans lesquels ils indiquent qu'ils maintiendraient leurs positions actuelles.
Cependant, le général Jeff Nyagah, commandant des troupes de l'EAC rassure que ses éléments, principalement les soldats kényans, se préparent déjà au combat au cas où le M23 s'entêterait. D'ailleurs, il annonce que d'autres troupes kényanes ainsi que l'équipement militaire nécessaire sont attendus ce weekend en République démocratique du Congo en vue de probables offensives.
"Actuellement, nous organisons des patrouilles avec l'armée congolaise. Ce weekend, tous nos militaires vont arriver, principalement ceux du Kenya ainsi que la logistique et tout le matériel de guerre. Le M23 doit arrêter les hostilités dès ce vendredi 25 novembre. Nous allons répliquer à toute provocation. Les chefs d'État ont demandé au M23 de rentrer dans des endroits qu'ils occupaient avant. Tous les autres groupes armés ont aussi été appelés à déposer les armes", a-t-il dit à la presse ce vendredi à Goma.
Lors de sa première prise de parole à Goma le mercredi 16 novembre dernier, le général Jeff Nyagah avait sous-entendu que la force sous-régionale privilégiait d'abord le dialogue avant toute action militaire. Une déclaration qui avait directement été au centre de nombreuses critiques au pays dans la mesure où les autorités congolaises rassuraient qu'il s'agirait plutôt d'une mission offensive.
De ces jours, en dépit de recommandations des chefs d'État, le M23 continue d'occuper 9 des 14 groupements du territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Kinshasa a d'ores et déjà exclu toute possibilité de négocier avec cette rébellion qu'il considère comme terroriste.
Isaac Kisatiro