Les chefs coutumiers du Kasaï-Oriental ont signé un acte d'engagement pour abolir les amendes infligées aux femmes victimes de viol durant la guerre Kamuina Nsapu.
La cérémonie de la signature de cet acte d'engagement a eu lieu lundi 24 octobre 2022 à Mbuji-Mayi, chef-lieu du Kasaï-Oriental, après deux journées de consultation et une journée de plaidoyer menées par l'organisation Femmes main dans la main pour le développement intégral, grâce à l'appui du HCR. Ladite cérémonie a connu la présence des autorités provinciales et de la représentation du HCR en RDC.
« Nous représentants des autorités coutumières et leaders communautaires du Kasaï-Oriental, prenons solennellement l'engagement dont la teneur suit : Considérons que le viol commis sur les femmes mariées ne constitue pas l'adultère selon le code pénal livre 2, faute de consentement de la victime », lit-on dans cet acte d'engagement signé par plus de 100 autorités coutumières.
Pour sa part, Angèle Dikongue représentante du Haut commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés en RDC, présente à la cérémonie de signature de cet acte d'engagement, explique que ce geste vient laver la terre du Kasaï-Oriental.
« Cet acte représente un acte salvateur pour la province. Une nation où les femmes sont bafouées, c'est une nation qui se maudit elle-même. Aujourd'hui, les chefs coutumiers ont lavé la terre du Kasaï-Oriental », a-t-elle déclaré.
Le gouvernement provincial du Kasaï-Oriental, représenté par le vice-gouverneur a promis son accompagnement pour l'application de cet acte.
La région du Kasaï a été secouée par les violents combats durant le phénomène Kamuina. D'après plusieurs organisations de défense de droit l'homme, durant cette guerre, il y a eu notamment viol des femmes et jeunes filles.
Alain Saveur Makoba, envoyé spécial de 7SUR7.CD à Mbuji-Mayi