Quatorze mois après l'instauration de l'état de siège au Nord-Kivu et en Ituri, deux provinces de l'Est de la République démocratique du Congo, le bilan de civils tués par des rébellions est macabre, alors que le régime a été instauré pour éradiquer les groupes armés locaux et étrangers qui y opèrent.
La société civile a mené un monitoring dont les résultats ont été présentés ce vendredi 15 juillet 2022 à la presse. Les forces vivent rapportent que dans la seule province du Nord-Kivu, 1.741 civils ont été tués, parmi lesquels 383 depuis le déploiement des militaires de l'armée ougandaise aux côtés de l'armée loyaliste Congolaise.
« Pour le Nord-Kivu, 1.741 civils tués parmi lesquels 383 pendant la période de mutualisation des forces FARDC-UPDF. Les récentes attaques dans le secteur de Rwenzori en territoire de Beni, dans le temps record du 08 au 10 avril 2022, ont comme le bilan provisoire : 57 civils tués et d'autres corps continuent à être découverts. Le total de civils tués sous état de siège donne une moyenne de 20 personnes tuées par jour », a dit John Banyene, président de la société civile, coordination provinciale du Nord-Kivu au micro de 7SUR7.CD.
La société civile a également essayé de comparer les chiffres des massacres des civils perpétrés ces dernières années, et a présenté les résultats suivants :
- 2019 : 1.070 civils tués ;
- 2020 : 1.569 civils tués ;
- 2021 : 2.190 civils tués ; et
- 2022 : de janvier à nos jours, 613 civils tués.
Le 06 mai 2021, l'état de siège est entré en vigueur au Nord-Kivu et en Ituri, poussant les autorités civiles à céder leurs places aux autorités militaires. Le régime était censé réduire les poches de l'insécurité, mais la situation sécuritaire s'est davantage dégradée poussant des acteurs sociopolitiques à exiger la levée de l'état de siège.
Glody Murhabazi, à Goma