La tension monte d'un cran entre la République démocratique du Congo et son voisin le Rwanda, accusé de soutenir les rebelles du M23 qui ont attaqué plusieurs villages du Nord-Kivu, à proximité de Goma depuis le 19 mai dernier, forçant des milliers de civils à fuir.
Dans le compte rendu de la réunion du Conseil des Ministres tenue vendredi 27 mai à Kinshasa, le gouvernement de la RDC précise que les effets militaires retrouvés sur la ligne de front prouvent que le M23 est soutenu par le Rwanda.
« Cette attitude récidiviste vise clairement à torpiller nos efforts de pacification engagés dans le cadre du processus de Nairobi », a déclaré Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais.
Face à cette insurrection du M23 et de l'armée rwandaise sur le sol congolais, Patrick Muyaya indique que le Conseil Supérieur de la Défense a pris des décisions ci-après :
- Considérer le M23 comme un groupe terroriste et le traiter comme tel, ainsi que l'exclure des négociations de Nairobi ;
- Une mise en garde est faite au gouvernement rwandais dont l'attitude est de nature à perturber le processus de paix qui arrive à son terme avec les discussions de Nairobi ;
- La suspension immédiate des vols de la compagnie RwandAir à destination du sol Congolais ; et
- La convocation de l'ambassadeur du Rwanda en RDC, Vincent Karega, afin de lui faire savoir cette désapprobation du gouvernement congolais.
Le jeudi 19 mai dernier, le M23 a attaqué des positions de l'armée dans le territoire de Rutshuru, violant d'après l'armée, une période de trêve. En début de semaine, le Rwanda a accusé la RDC d'avoir lancé des tirs de roquette sur son territoire et un jour après, une position de l'armée à Kibumba à 20 kilomètres de Goma fut attaquée, et la RDC avait, à son tour accusé Kigali. Une enquête régionale est en cours.
Glody Murhabazi, à Goma