Ituri : Les forces vives et des autorités s'opposent aux journées villes mortes décrétées par les communautés victimes des tueries

Vendredi 13 mai 2022 - 07:11
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Les forces vives et les autorités administratives de l'Ituri désapprouvent les 15 journées villes mortes décrétées le jeudi 12 mai 2022, par les communautés victimes des atrocités commises par des groupes armés, pour protester contre l'insécurité et de ce fait, réclamer le retour de la paix sur l'ensemble de la province.

Par conséquent, elles appellent la population à vaquer librement à ses occupations.

La coordination de la société civile de l'Ituri affirme ne pas connaître d'où vient cet appel à la grève.

"Nous avons tenu une réunion le jeudi et le compte rendu sera porté à la connaissance de la population ce vendredi. Donc, jusqu'à présent, nous n'avons pas encore parlé de grève. Nous invitons la population à vaquer à ses occupations normalement", a déclaré Dieudonné Lossa, coordonnateur de ladite structure citoyenne, au sortir d'une réunion avec le vice-gouverneur de l'Ituri.

La Fédération des Entreprises du Congo (FEC/Ituri) estime qu'une seule journée sans activités sera suicidaire.

"Un ou deux jours de grève, c'est un suicide, c'est une auto-flagellation. Nous demandons aux opérateurs économiques en particulier et à la population d'une manière générale de continuer le travail de routine tel qu'ils le font tous jours. Les magasins, les boutiques et les stations services seront ouverts. Chaque personne qui aura besoin d'un produit quelconque peut aller s'en procurer sans problème. Tous les clients seront servis", a déclaré Lucien Muliri, premier vice-président du patronat iturien.

De son côté, le vice-gouverneur de l'Ituri, le commissaire divisionnaire Alonga Boni Benjamin qui assume l'intérim de son titulaire en mission à Kinshasa, parle d'une manipulation pure et simple.

"C'est de la sorcellerie cet appel. Ceux qui vivent au taux du jour, comment vont-ils survivre? De nombreuses familles sont incapables de nourrir leurs familles 3 fois. C'est de la manipulation pure et simple! Que la population ne suive pas cet appel et vaque à ses occupations", a déclaré le commissaire divisionnaire Alonga Boni Benjamin à la presse militaire.

Un point de vue soutenu par le maire de la ville de Bunia qui annonce même le scellage des boutiques des opérateurs économiques qui n'ouvrirons pas leurs portes.

"Le maire de la ville invite toute la population de Bunia et ses environs à vaquer librement à ses occupations et en évitant toute manipulation.
Il demande à tout et chacun d'ouvrir ses activités, son commerce car la population vit au jour le jour et quiconque n'ouvrira pas sa boutique, celle-ci sera scellée conformément à la loi",
peut-on lire dans un communiqué rendu public par le patron de l'hôtel de ville de Bunia le jeudi.

L'Union des Associations Culturelles pour le Développement de l'Ituri (UNADI), struture réunissant les 21 communautés de l'Ituri, s'oppose également à ces journées villes mortes et appelle la population à exercer normalement ses activités.

Pour rappel, ces 15 journées villes mortes décrétées par les communautés victimes et qui sont contestées par les forces vives et des autorités, devront commencer ce vendredi 13 mai jusqu'au 27 mai prochain. 

Séraphin Banangana depuis Bunia