Le docteur Denis Mukwege, prix Nobel de paix 2018, estime que les accords issus des consultations de Nairobi entre les autorités congolaises, les États de la région des Grands Lacs et les groupes armés risquent d'aggraver l'insécurité dans l'Est de la République démocratique du Congo.
Dans une déclaration publiée par sa Fondation, Denis Mukwege plaide plutôt pour la réforme profonde du secteur de la sécurité, de la diplomatie régionale et un assainissement de forces de sécurité
« En effet, le projet annoncé de constituer une nouvelle force régionale composée des États de la région qui sont en grande partie responsables d'activités déstabilisatrices en RDC, des cycles récurrents de violence et de l'exploitation et du commerce illégaux des ressources naturelles de notre pays depuis plus de 25 ans risque fortement d'aggraver et de prolonger l'instabilité et l'insécurité. Il s'agit de retenir les leçons apprises des erreurs du passé et de ne pas les répéter : les autorités congolaises et la communauté internationale ne peuvent plus soutenir des stratégies de pompiers-pyromanes visant à entretenir un chaos organisé, des violations répétées de notre souveraineté ainsi que les atteints quasi permanentes à l'intégrité territoriale de notre pays par les forces armées étrangères », peut-on lire dans cette déclaration parvenue à 7SUR7.CD le mercredi.
Denis Mukwege note que la réforme du secteur de sécurité est indispensable à tout effort visant tant à la sécurisation de la RDC que de sa population.
Il indique que cette réforme va aussi consolider l'édification de l'État de droit et mener à bien un processus de justice transitionnelle.
Il sied de rappeler que le prix Nobel de la paix a qualifié l'état de siège décrété depuis maintenant plus d'une année dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu d'un échec.
Déogratias Cubaka, à Bukavu