RDC : Busa, défenseur de la vision du chef de l'État de protéger l'industrie locale, veut faire du commerce extérieur un levier de croissance 

Lundi 27 avril 2020 - 16:27
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7sur7

Comment se porte le ministère du commerce extérieur depuis l'avènement à sa tête de Jean Lucien Bussa Tongba, il y a  4 ans? Le ministère a-t-il subi des transformations positives ? 

Dans un entretien lundi à 7SUR7, l'ex ministre du Plan, reconduit ministre du commerce extérieur par le président Tshisekedi dans le gouvernement Ilunga Ilunkamba, est revenu sur son bilan à mi-parcours. De prime à bord, JL Bussa soutient qu'il s'inscrit dans la vision du président de la République, à savoir : protéger l'industrie locale. Son leitmotiv : faire du ministère du commerce extérieur est levier de croissance économique.

C'est à ce titre, dit-il, qu'il a mené et continuer de mener plusieurs actions pour protéger l'industrie et favoriser la croissance économique.

Au nombre des ses réalisations, il y a notamment :

1. La régulation des importations et la promotion des exportations des produits agricoles, agroindustriels et artisanaux congolais.

Quelques mois seulement après sa nomination au gouvernement Ilunkamba, Bussa s'est  attaqué à la crise de maïs qui a secoué les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba. Il a signé un protocole d'accord avec la Zambie afin de juguler cette crise qui prejudiciait fortement les populations de ce coin du pays.
''Avec sa collègue de l'Économie, Acacia Bandubola, JL Bussa s'est battu, en véritable technicien doublé d'une expérience avérée, et a réussi à faire passer le prix du sac de maïs de 48.000 FC à 30.000 FC.'', témoigne un homme d'affaires de Lubumbashi.

Sur un autre volet, pour protéger l'économie contre les effets négatifs du covid-19, Bussa a procédé à la signature de quelques arrêtés ministériels portant mesures de limitation temporaire des importations des barres de fer, ciments gris, clinkers, voire des boissons gazeuses.

Il a, lors d'une réunion d'évaluation avec les opérateurs économiques au mois de septembre 2019, affirmé que ces mesures visaient avant tout à briser le cordon de la dépendance économique du pays, à favoriser la création d'emplois et à soutenir  le budget de l'Etat.

2. Un autre projet à placer à l'actif de Bussa, c'est l'intégration de la RDC à la Zone de libre échange continentale  africaine ( ZLECAF).

Il travaille pour l'adoption du projet de loi portant ratification par la RDC de l'accord portant création de ZLECAF qui, selon lui, constitue un pas important vers l'intégration économique africaine qui s'avère actuellement irréversible.

" La RDC doit être prête à saisir cette opportunité pour accroître son produit intérieur brut et se positionner comme un partenaire économique incontournable en Afrique", son credo.

Ce projet de loi avait été envoyé en commission pour des études approfondies après avoir été jugé recevable à la chambre basse du parlement. 

C'est au cours de cette session de mars que les députés devraient se prononcer sur son adoption en première lecture avant de le transmettre au sénat.

3. Création de l'Anapex 

Pour réduire davantage la dépendance du pays aux importations, le ministre Bussa a fait adopter, lors d'un conseil des ministres en novembre 2019, le projet portant création de l'Agence nationale de promotion des exportations (Anapex). 

Cette structure qui est juridiquement née sous le décret du premier ministre Sylvestre Ilunga  du 5 mars 2020 attend jusque-là la nomination de ses animateurs.

4. Réhabilitation de la Fikin.

Parmi les projets qui tiennent à coeur Bussa et pour lequel il travaille pour leur concrétisation, figure la réhabilitation de la Fikin (foire internationale de Kinshasa). Un projet de réhabilitation de la Fikin est déjà prêt. 

5. Travaux d'infrastructures de 104 millions $ aux postes frontaliers de Bunagana et Kasindi dans le Nord-Kivu.

Les travaux ont été lancés grâce au financement de la banque mondiale.

6. Apurement de 8 mois d'arriérés de salaire à l'OCC et désintéressement des retraités.
Grâce au travail entre le ministre, le conseil d'administration et la direction de l'OCC,  la solution a été trouvée. 
S'agissant des retraités, en difficulté à cause d'un problème de trésorerie, le ministre, avec la direction de l'Office de contrôle au Congo, a pu décanter la situation, grâce à un prêt de 5 millions $. Tous les retraités OCC ont été payés depuis. 

7. Promotion du contrôle de qualité par l'équipement en laboratoires de l'OCC. L'OCC a construis plusieurs laboratoires dont celui de Tenke Fugurume.

9. Octroi des avantages multiples aux agents de l'administration ministère, jadis marginalisés.

À son arrivée, les agents de l'administration n'avaient pas droit à la ''prime permanente'' ni de la ''prime spécifique''. La situation perdure à cause de la crise économique provoquée par le Covid-19.
Cependant,  Bussa a fait plus que décupler la ''motivation'' issue de la redevance minière que touchent ses agents. Le moins gradé qui touchait 10.000 FC (6$) perçoit aujourd'hui 200.000 (110$). Les plus gradés sont passés de 40.000 (25$)  FC à 700.000 (350$).
À côté, pour mettre fin aux nombreux cas de décès des agents de son administraion, Bussa a signé une convention de 23 000 $ par mois avec l'hôpital Akram pour la prise en charge médicale de ses agents. Financé également par la part alloué au ministère sur les recettes de redevance minière. 
Grâce à Bussa, une autre quotité de cette prime a été allouée aux provinces productrices des minerais qui n'en bénéficiaient pas. Les agents du ministère du commerce extérieur dans les provinces du Lualaba et du Haut-Lomami touche aussi une ''motivation''.

10. Activation de la Commission nationale de la mercuriale des prix et produits à exporter, en hibernation après plusieurs années. Créée depuis 1989 par ordonnance présidentielle, cette commission était inopérante fautes des frais de fonctionnement. 
JL Bussa lui a alloué une part de la redevance minière et depuis la commission est devenue opérationnelle.

Orly-Darel Ngiambukuku