Plus de 140 civils exécutés en juillet par le M23 près du parc des Virunga (Human Right Watch)

Mercredi 20 août 2025 - 16:22
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Human Right Watch dénonce des exécutions sommaires dont sont auteurs les rebelles du M23 dans les entités sous occupation au Nord-Kivu et Sud-Kivu.

Dans un rapport publié ce mercredi 20 août, l'organisation évoque ce qu'elle considère comme l'une de pires atrocités commises par le groupe armé depuis la résurgence du conflit en fin 2021. A l'en croire, plus de 300 civils ont été tués au mois de juillet dernier dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), parmi lesquels 140 sujets majoritairement de la communauté hutu, qui ont péri dans une campagne prétendument anti-FDLR lancée par le M23.

"Le groupe armé, contrôlé par le Rwanda, a exécuté sommairement plus de 140 civils en juillet 2025, majoritairement des Hutus dans au moins 14 villages et petites communautés agricoles dans l'Est de la RDC. Ces massacres semblent faire partie d'une campagne militaire contre les FDLR", indique Human Right Watch.

Ces tueries ont particulièrement été notées dans les villages de Busesa, Kakoro, Kafuru, Kasave, Katanga, Katemba, Katwiguru, Kihito, Kiseguru, Kongo, Lubumbashi, Nyamilima, Nyabanira et Rubare qui sont tous sous contrôle de la rébellion.

L'organisation de défense des droits humains précise qu'entre le 10 et le 30 juillet, des habitants et des agriculteurs locaux, dont des femmes et des enfants visés dans leurs villages et champs ou encore près de la rivière Rutshuru, ont été exécutés à bout portant.

Pointant du doigt le régime rwandais, dont le soutien à la rébellion est plusieurs fois dénoncé, Human Right Watch redoute que ces atrocités s'accentuent si les responsables de ce massacre ne sont pas sanctionnés, indiquant qu'entre le 30 juillet et le 8 août dernier, dans le groupement Binza, toujours à Rutshuru, 41 autres civils auraient également été sommairement exécutés par le même mouvement.

Human Right Watch dit avoir documenté et obtenu des informations crédibles sur des meurtres survenus en juillet dernier et a réussi à identifier plusieurs commandants dans certains lieux, bien que les responsables du M23 et les autorités rwandaises rejettent les accusations.

Dans son document, l'organisation accuse nommément le 1er bataillon de la 1ere brigade sous le commandement du colonel Samuel Mushagara et le général de brigade Baudouin Ngaruye : "Les habitants ont également décrit la participation des forces rwandaises dans l'opération du M23, identifiant les soldats rwandais grâce à leurs uniformes et accents".

Pour effacer les traces, HRW qui cite des témoins, indique que les combattants du M23 leur ont ordonné d'enterrer immédiatement les corps dans les champs ou de les laisser sans sépulture. D'autres corps ont, par ailleurs, été jetés dans la rivière Rutshuru.

Ces accusations viennent après ceux du Haut commissariat des Nations-unies aux droits humains, qui a indiqué, dans un récent rapport, que plus de 319 civils avaient été exécutés en juillet par le M23 dans le territoire de Rutshuru.

Alphonse Muderwa

 

AfroPari Août 2025