Greenpeace Afrique dénonce l'utilisation à Kinshasa des fonds destinés à rémunérer les efforts des communautés locales et des peuples autochtones qui œuvrent pour la préservation de la forêt congolaise. Selon l’organisation, des programmes de lutte contre la déforestation ou de préservation de la biodiversité sont élaborés à Kinshasa, et l’argent fourni par les bailleurs y est entièrement dépensé.
D’après Greenpeace Afrique, des ateliers interminables se tiennent dans des hôtels luxueux, des rémunérations alléchantes sont attribuées aux consultants et parfois aux officiels, et des voyages à l’étranger sont financés. Pendant ce temps, les communautés locales et les peuples autochtones, pour qui tout le monde parle, continuent de vivre dans la misère.
« Il y a par exemple de l’argent qu’on donne au PNUD dans le cadre des programmes de protection de la forêt. Presque tout l’argent est consommé dans des bureaux ici à Kinshasa et on demande aux communautés d’attendre. Ces pratiques, Greenpeace est contre. L’argent censé revenir aux communautés doit être géré dans la transparence et la bonne gouvernance », a déclaré Georges Milumbu, directeur pays de Greenpeace Afrique, lors d’un dîner avec la presse le week-end dernier.
A l’en croire, la bureaucratie mise en place à Kinshasa ne soutient pas les communautés vivant dans la forêt ; elle profite plutôt à quelques individus, Congolais et expatriés.
« La bureaucratie des organisations comme le PNUD et la GIZ n’aide pas les communautés. Nous participons à des forums comme la COP 30 pour faire passer le message et rencontrer les dirigeants du monde ainsi que d'autres puissants afin qu’ils contribuent davantage. Les moindres ressources qu’ils donnent n’arrivent pas aux communautés », a fustigé Georges Milumbu.
Pour lui, des mécanismes doivent être instaurés pour garantir que les fonds soient directement dirigés vers les communautés.
« Nous faisons comprendre aux dirigeants du monde et aux grands pollueurs qu’ils doivent payer plus. L’Afrique a besoin de moyens pour préserver ses forêts. Et lorsque ces fonds sont versés, il est essentiel qu’ils soient directement canalisés vers les communautés locales, car ce sont elles qui protègent la forêt », a ajouté le directeur pays de Greenpeace Afrique.
Greenpeace Afrique n’est pas la seule à dénoncer le gaspillage des fonds environnementaux à Kinshasa. De plus en plus de voix au sein de la société civile s’élèvent pour critiquer le recrutement par des organismes comme le PNUD de consultants internationaux moins expérimentés à prix d’or, alors qu'il serait possible de trouver des experts locaux à moindre coût.
Bienfait Luganywa