Franck Diongo : « La Céni se discrédite davantage par son rapport annuel truffé d’incohérences »

Jeudi 23 juin 2016 - 11:02
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Déposé à quarante huit heures de la clôture de la session de mars 2016, le rapport annuel de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) couvrant la période juin 2015-mai 2016, n’a pas été débattu à l’Assemblée nationale.

 

Devant la presse, au siège de son parti le Mouvement lumumbiste progressiste (MLP), mardi 21 juin, le député national Franck Diongo a révélé des anomalies dans ce rapport.

«En page 56 de ce rapport, la Céni avance qu’avant le nettoyage du fichier électoral, en ce qui concerne les doublons, un total de 18 millions d’électeurs ont été répertoriés. Et après ce nettoyage, 24 millions 191 électeurs sont présentés par la Centrale électorale. C’est inconcevable par le fait que ce nombre devrait être revu à la baisse après le nettoyage et non l’in verse », a-t-i fait remarquer.

 

Et de poursuivre : « Dans ce rapport, nulle part, la Céni présente un plan décaissement de fonds pour les élections alors que l’année 2016 est électorale. La Céni est un vecteur de blocage du processus électoral afin de maintenir Joseph Kabila au pouvoir ».

 

Pour le président national du MLP et vice-président de la plateforme Alternance pour la République (AR), le fait que la Céni ait déposé son rapport juste avant la clôture de la session, c’est mal propre. « Cela démontre le caractère planifié pour éviter le débat. C’est ce qui s’est passé», a-t-il déclaré. Le député Franck Diongo dit avoir réussi à se procurer une copie de ce rapport, alors que le bureau de l’Assemblée nationale ne l’a pas encore distribué aux élus du peuple.

 

Pour rappel, le rapporteur de la Céni, Jean-Pierre Kalamba, a déposé, lundi 13 juin à l’Assemblée nationale, le rapport annuel de cette institution électorale, au nom du président de la Céni’, Corneille Nangaa, en mission. Ce dépôt, a-t-il souligné, est conforme à la Loi organique n°13/012 du 19 avril 2013, spécialement en son article 28 qui fait obligation à la Céni de présenter un rapport annuel à l’Assemblée nationale lors de sa session de mars et à la fin de chaque processus électoral et référendaire.

 

Selon lui, le rapport s’articule sur les activités de la Céni pendant cette période, notamment les consultations politiques, cadres de concertation, la formation, les opérations pré-électorales et électorales ainsi que sur ‘administration, les finances et le patrimoine. La Centrale électorale note qu’au cours de l’exercice couvert, ses activités se sont déroulées dans un contexte politique particulièrement difficile, marqué par le rejet du calendrier électoral global, la problématique de la loi de programmation de nouvelles provinces, l’arrêt de la Cour constitutionnelle suspendant l’enregistrement des candidatures à la députation provinciale déjà lancé, la mise à sa disposition tardive des moyens financiers pour l’organisation de l’élection des gouverneur et vice-gouverneur des nouvelles provinces et les tractations sur la tenue du dialogue national inclusif convoqué par le président de la République.

Par P. MULUMBA