Dans le cadre de la mise en œuvre du plan national du numérique pour la période 2026-2030, le gouvernement congolais prévoit de mobiliser 1 milliard de dollars américains. Parallèlement, la Banque mondiale et l’Agence française de développement (AFD) ont déjà mobilisé 510 millions de dollars américains pour soutenir la RDC.
Cette annonce a été faite par le ministre en charge de l’Économie numérique, Augustin Kibassa, ce mardi 25 novembre à Kinshasa, lors de l’ouverture de la 4ᵉ édition du forum international Africa Digital Innovation Summit (ADIS 2025).
Le ministre a précisé que cette mobilisation a été ordonnée par le chef de l’État, qui a instauré la vision « DRC Digital Nation 2030 », visant à « transformer la RDC en une nation digitale et en un hub technologique au cœur de l’Afrique d’ici 2030 ».
« Cette option levée reconnaît le numérique non plus comme un secteur technique ou un domaine accessoire, mais comme le système nerveux de notre économie moderne et le pilier fondamental de la diversification économique, de la modernisation de l’État et de l’inclusion sociale de tous les Congolais », a-t-il déclaré.
Pour garantir le succès de cette vision, le ministre Kibassa a indiqué que des réformes profondes seront mises en place. Des solutions structurelles seront apportées aux cinq défis majeurs identifiés par le gouvernement : le financement, la coordination, l’expertise, la résistance au changement et la capacité opérationnelle.
« Pour mettre un terme aux initiatives en silo, souvent redondantes et coûteuses, une structuration institutionnelle est au cœur de nos réflexions, et dont les résultats seront annoncés sous peu, afin de garantir l’interopérabilité, la mutualisation et la cohérence de tous les projets numériques de l’État dans une logique d’efficacité », a poursuivi le ministre.
Ces réformes viseront également à réduire la dépendance de la RDC aux solutions numériques étrangères. Des « centaines de milliers » de jeunes seront formés dans des domaines tels que la cybersécurité, la science des données, l’intelligence artificielle, le développement logiciel et l’administration des systèmes. La création d’un établissement dédié à cet objectif est également prévue.
« La souveraineté opérationnelle. La création d’un établissement public dédié aux capacités opérationnelles mutualisées (gestion des datacenters, cloud souverain, licences) dotera l’État d’une véritable force de frappe technologique, réduisant notre dépendance et garantissant la maîtrise de nos infrastructures critiques », a ajouté Augustin Kibassa.
Il est à noter que ces assises, placées sous le thème : « Accélérer la transformation digitale souveraine de l’Afrique », rassemblent des acteurs et décideurs congolais et africains du secteur numérique ainsi que des étudiants. Elles sont organisées par l’Agence pour le développement du numérique (ADN), avec le soutien du ministère de l’Économie numérique et de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPTC).
Bienfait Luganywa