En perspective de la 30ᵉ Conférence des Parties sur le climat (COP 30), prévue à Belém, au Brésil, la coalition d’organisations de la société civile « Notre Terre Sans Pétrole » (NTSP) a tenu un atelier le lundi 27 octobre 2025 à Kinshasa. Ces assises ont abouti à une recommandation clé : la valorisation de la croissance verte pour consolider et crédibiliser la position de la République Démocratique du Congo (RDC) en tant que « pays solution » face à la crise climatique.
Sous le thème « Renforcer les engagements climatiques de la RDC pour limiter le réchauffement à 1,5°C », l'atelier a réuni plus de 200 organisations de la société civile, des représentants des ministères, des experts, des scientifiques et des communautés locales. L'objectif principal était d'évaluer la cohérence des politiques énergétiques nationales avec les engagements climatiques du pays.
L'inquiétude majeure soulevée par les participants est l'ambition déclarée du gouvernement de mettre en vente 52 blocs pétroliers et gaziers.
« La République Démocratique du Congo ne peut pas continuer à se présenter comme une solution climatique tout en développant des projets d’expansion pétrolière. Nous devons réfléchir collectivement à des alternatives durables», a martelé Pascal Mirindi, coordonnateur de la campagne NTSP.
Selon les participants, ces projets menacent non seulement d'aggraver la déforestation et de compromettre la riche biodiversité du pays, mais aussi d'augmenter significativement les émissions de gaz à effet de serre, contredisant directement les engagements pris lors de la COP 26 à Glasgow.
Plusieurs intervenants ont insisté sur la nécessité pour la RDC de se tourner résolument vers les énergies renouvelables pour garantir une véritable souveraineté énergétique.
Me Willy Elua, de l’ONG APEN, a rappelé :
« La véritable souveraineté énergétique consiste à investir dans des solutions propres et durables, pas à hypothéquer notre avenir avec des projets qui détruisent notre environnement. »
Il a été souligné que l'indépendance du pays repose sur la valorisation de l'hydraulique, du solaire et de la biomasse, soutenue par des politiques publiques fortes et une gouvernance participative.
Les discussions ont convergé vers une feuille de route de plaidoyer qui sera soumise à la délégation congolaise. Les trois recommandations clés sont :
- Valoriser la croissance verte : Influencer la position de la RDC à la COP 30 en mettant en avant les secteurs d'une croissance verte (énergies renouvelables, agroécologie, foresterie communautaire, économie circulaire).
- Promouvoir une communication inclusive : Mettre en place une communication environnementale participative et inclusive.
- Mobiliser les communautés : Soutenir la mobilisation des communautés pour défendre les alternatives durables.
« Le changement de ce pays viendra de nous tous : institutions publiques, société civile, communautés locales. C’est ensemble que nous devons bâtir une vision commune pour protéger notre terre et garantir un avenir aux générations futures », a conclu P. Mirindi.
Cet atelier s'inscrit dans la continuité d'un mouvement national croissant en faveur d'une transition écologique juste et équitable, visant à aligner les choix de développement de la RDC sur ses responsabilités et engagements climatiques internationaux.
Merveil Molo