
L'éditorialiste William Ikolo Kumu défend l'idée que la somme de 30 millions de dollars américains, considérée comme un jeton de présence, ne devrait pas susciter l'inquiétude du public.
Dans une interview avec 7sur7.CD, cet expert des questions économiques et financières explique que cette somme, dénoncée par l'ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, n'est pas issue d'un détournement des fonds publics ou d'un projet mal géré, mais représente plutôt un pourcentage minimal de 1%, accordé aux experts congolais ayant renégocié ce contrat avec des partenaires chinois.
William Ikolo Kumu souligne que si la République Démocratique du Congo (RDC) avait fait appel à un cabinet international pour faire ce travail, les commissions auraient pu atteindre des montants exorbitants, autour de 900 millions de dollars avec le même résultat, « car ces sociétés demandent au minimum des honoraires à hauteur de 30% sur la plus-value », dit ce directeur général du Magazine Institutions RDC.
Le contrat étant passé après renégociation de 4 à 7 milliards de dollars américains, la plus-value aurait donc pu être de 900 millions de dollars américains en faveur de ce cabinet international contre seulement 30 millions $ (1% de la plus-value) déversés aux experts congolais.
« Moi, je pense qu'il est quelque peu insultant de dire aux experts maison qu'ils ont gagné trop d'argent, alors que personne n'aurait pu dire un mot, si c'est à un cabinet international qu'on devrait 900 millions au lieu de 30 millions de dollars », s'est-il alarmé.
Il faut dire que selon les termes renégociés, la Sicomines, qui exploitait auparavant des mines congolaises pour une contrepartie en termes d’infrastructures de 54 millions de dollars américains par mois, 824 millions en 15 ans), reverse désormais 324 millions de dollars par mois.
« Les résultats aaujourd'hui, c'est notamment la route Mbuji Mayi- Mwene Ditu jusqu'à Kolwezi qui coûte 100 millions de dollars grâce à ce contrat. La Rocade de Kinshasa qui dégage la mobilité à Kinshasa, 395 millions de dollars payés grâce à la renégociation, la route Kalamba Mbuji, ça aussi 180 millions de dollars grâce à la renégociation. Si vous prenez juste ces réalisations en moins d'une année, vous pouvez voir que la renégociation a redonné vie à ce contrat », a-t-il étayé.
Aussi, faut-il rappeler, la RDC qui n'avait avant qu'un directeur général adjoint au sein de la Sicomines dans l'ancienne configuration, en compte aujourd'hui 4 dans la direction générale, dont le poste de directeur financier adjoint, directeur commercial, directeur des opérations, en plus des royalties de l'ordre de 24 millions$ chaque année.
Pour rappel, la ratification du cinquième avenant au contrat minier en mars 2024 entre la RDC et le Groupement des entreprises chinoises (GEC) initialement signé en avril 2008 a augmenté l'investissement dans les infrastructures de 3,2 à 7 milliards de dollars américains, après renégociation.
Cette contrepartie chinoise représente la construction de plus au moins 5000 Km de routes selon Alexis Gisaro, ministre d’Etat, ministre des Infrastructures et Travaux publics.
MD