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Le 20 avril dernier, le Comité de Conjoncture Économique a annoncé que le Gouvernement de la République a décidé de geler la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) sur certains produits de première nécessité dont le ciment.
Se confiant à 7SUR7.CD ce samedi, John Kabamba, vice-président de la Ligue des Jeunes de l'UDPS, Fédération de Mont-Amba, estime que ce n’est pas un arrêté qui doit être pris pour suspendre la TVA mais plutôt un décret comme cela a été pris par l'ancien premier ministre Ilunkamba en 2020 pour amortir les effets du choc exogène liés à la pandémie de la Covid-19.
"Sur le plan du fond, il a été prouvé que dans notre pays la mesure de suspension de la TVA sur les biens a toujours eu un effet contraire de ce que l’on attend. Non seulement cette baisse attendue des prix ne se réalise pas à court terme, à long terme il y a risque des effets perversion c'est-à-dire la hausse des prix. In fine, elle profite plus aux entreprises qu’aux consommateurs car l’État n’a pas des moyens de contrôle efficaces pour s’assurer de la correcte application de cette mesure par les entreprises", a-t-il indiqué.
Cet analyste économique appuie son argumentaire en prenant l'exemple de la décision qui avait été prise par le Gouvernement Ilunkamba, toujours au sujet de la TVA.
"On en va comme preuve, la mesure de suspension de TVA prise par le gouvernement Ilunkamba lors du choc Covid. Quelqu’un peut-il confirmer que sur le marché les entreprises notamment les super marchés, n’avaient plus collecté la TVA sur le lait, le sucre ? Non seulement les entreprises n’ont pas arrêté de facturer la TVA sur tous les biens listés par le gouvernement, les consommateurs ont acheté les mêmes biens aux mêmes prix, mais elles n'ont pas non plus reversé à l’Etat car le décret les couvraient. Ceci s’explique par le principe économique de la résistance du prix à la baisse", a renchéri John Kabamba.
Par ailleurs, ce membre du parti présidentiel soutient qu'à court terme, il faut investir dans le contrôle de la TVA.
"Mais la condition sine qua none avant d’agir sur une taxe à la consommation, c’est d’avoir les moyens de contrôle, sinon la mesure ne donne pas les effets attendus. L’État perd doublement. Non seulement il perd les recettes, il n’atteint pas l’objectif qu’il veut atteindre, c'est-à-dire la baisse des prix", conclut l'analyste économique John Kabamba.
Pour rappel, le Comité de Conjoncture Économique avait précisé que la décision relative au gel de la TVA sur certains produits de première nécessité s'inscrit dans le cadre des résolutions prises par l'exécutif national pour faire face aux effets de la crise russo-ukrainienne sur l'économie de la RDC.
Jephté Kitsita