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À quel jeu se livre l'Inspecteur général des finances en suspendant le financement de la caution du projet Tshilejelu par le Foner (Fonds national d'entretien routier) ?
À un jeu dangereux et malsain, selon des spécialistes en génie civile.
Ils avancent les raisons ci-après :
1. L'IGF a certes l'expertise en matière des finances et d'audit mais démontre dans son courrier de suspension du projet une méconnaissance criante en matière de construction et de modernisation des infrastructures routières. Cela s'explique par le fait que l'IGF n'a pas d'expertise en matière de génie civile. Sur base de quoi peut-elle donc affirmer que, dans le Projet Tshilejelu, l'exécution physique ne correspondant pas à l'exécution financière pour justifier l'arrêt du financement ?
Des experts disent que les premiers mois dans un projet d'infrastructures sont consacrés à la mise en chantier. C'est-à-dire au déploiement du matériel dans les différents chantiers. Lancé en mars 2021 par le président de la République, le Projet Tshilejelu n'a que 4 mois. C'est un projet de construction de 40 kilomètres dans les 4 Districts de Kinshasa (Mont-Amba, Funa, Tshangu et Lukunga). Chaque District bénéficiera de 10 km de voirie. Le Projet est de 28 mois à Kinshasa et 36 mois à l'intérieur du pays. Des experts expliquent que la mise en chantier peut prendre 2 mois à 6 mois, voire plus, tout dépend de l'accessibilité aux chantiers.
À Kinshasa, cela prendra moins de temps par exemple que dans l'espace Grand Kasaï pour déployer du matériel et matériaux. Une fois matériel et matériaux acheminés sur le chantier, les ingénieurs commencent d'abord par les travaux d'assainissement. Ceux-ci consistent en la construction des caniveaux. C'est le cas, notamment de l'avenue Madrandele à Kingaba dans le District du Mont-Amba. À Kinshasa, c'est à peu près 20 kilomètres de caniveaux déjà construits. Les travaux ne souffrent d'aucun retard, d'après CREC7.
2. L'IGF n'a pas qualité pour ordonner la suspension du paiement de la caution par le Foner (Fonds national d'entretien routier). Le Projet Tshilejelu dont le coût est de 138 millions $ a été entièrement financé localement grâce à une ingénierie financière de Stéphane Mundadi, directeur général adjoint de CREC7. CREC 7 par l'entregent de son DGA, a obtenu de la Banque UBA le financement de Tshilejelu. Le remboursement de ce prêt se fera par l'alimentation d'une caution par le FONER.
FONER s'est engagé à verser 1 million de dollars USD chaque mois dans un compte séquestre. Actuellement, il y a 7 millions $ au lieu de 11. L'établissement public a 4 mois d'arriérés. Comment peut-on parler de détournement alors que l'argent est bloqué dans un compte séquestre ? Encore une aberration de l'IGF.
3. L'IGF se donne le pouvoir qu'elle n'a pas. Elle ne peut pas suspendre ni les travaux ni donner des injonctions au FONER.
4. Autre bourde de l'IGF, elle parle de BTC (Bureau technique de contrôle), alors que dans le contrat, il n'appartient à ce service public de contrôler le projet Tshilejelu. Le projet Tshilejelu n’est pas à confondre avec le projet Modern Construction (13 km de routes à réhabiliter à Kinshasa ) et le projet ABC (13 km de route à réhabiliter à Kinshasa).
Certains petits retards pris dans le projet Tshilejelu mais sans impacts sur le calendrier d’exécution des travaux, c’est notamment un poste de police en pleine route que l’Etat n’arrive pas à évacuer sur le chantier Terre jaune. En abordant avec légèreté le projet Tshilejelu, l’IGF veut saper ce projet présidentiel phare pour la rénovation de la voirie urbaine dans l’espace Grand Kasaï et Kinshasa, notamment.
CP