Affaire Hôpital du Cinquantenaire : Le Comité de gestion fait bloc derrière son Dg Hazeeb, désavoue le Dr H. Ngomb et appelle la justice à dire le droit

Vendredi 19 mars 2021 - 19:47
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Affaire Hôpital du Cinquantenaire : Le Comité de gestion fait bloc derrière son Dg Hazeeb, désavoue le Dr H. Ngomb et appelle la justice à dire le droit

Le Comité de gestion de l'hôpital du Cinquantenaire situé à Kinshasa, en République démocratique du Congo, appelle la justice congolaise à dire "uniquement" le droit dans l'affaire qui oppose le directeur général de cet établissement sanitaire, le docteur Hazeeb Rahman Padiyah au docteur Huguette Ngomb Matand. 

Devant la presse ce vendredi 19 mars 2021, le Comité de gestion de l'hôpital du Cinquantenaire s'est indigné du procès fait au DG Hazeeb Rahman à la suite d'un incident survenu au sein de cette institution.

"Une deuxième précision qui est d'importance, ce qu'on ne doit pas utiliser un incident, faire le procès d'un incident et en faire le procès d'un homme ou d'une institution. Ce n'est pas la justice, je suis désolé, ce n'est pas la justice. Une troisième chose, on ne peut pas faire le procès d'un homme déjà, dès le départ, en déclarant qu'il est coupable non. Si tous ici, nous faisons confiance à notre pays, État de droit, parce que nous savons qu'à tout moment, si on doit rendre justice, ce sera une justice juste où on a dit le droit uniquement le droit. Pas une justice qui est biaisée où il y a des non-dits, où il y a des choses qu'on ne comprend pas", s'est indigné Mobile Kanpanga, membre du Comité de gestion de l'hôpital du Cinquantenaire.

Pour le Comité de gestion, le Dr Huguette a commis une erreur qui méritait d'être sanctionnée. 

"Notre consœur, vous irez partout au monde a commis une erreur. On ne peut pas être aux urgences, même dans n'importe quel service (...), vous avez une urgence devant vos yeux et vous passez votre temps à faire autre chose que ce pourquoi vous êtes là, c'est une faute médicale. Ailleurs, cette faute est sanctionnée sévèrement, ailleurs, on ne jette des fleurs à quiconque qui a fait cette faute là. Ici, on a l'impression que c'est le cas", a ajouté le Dr Kanpanga. 

En effet, explique le Comité de gestion de l'hôpital du Cinquantenaire, le Dr Huguette Ngomb était sur Facebook pendant qu'il y avait un cas aux urgences en date du 04 mars de l'année en cours. C'est-ce qui justifie, d'après la même source, la confiscation de son téléphone par le DG. 

À en croire le Comité de gestion, le Dr Ngomb Matand a, le lendemain, fait preuve de violence sur le DG qui avait confisqué son phone pour le récupérer. "À côté de ça, même si on est une femme, un être faible, même si c'est le mois de la femme, est-il autorisé, parce vous êtes femme, d'aller violenter quelqu'un dans la chambre où il gardait son enfant malade et cette personne, c'est la personne qui vous a pris pour vous donner du travail ?", s'est interrogé le même membre du Comité de gestion de l'hôpital du Cinquantenaire.

Par ailleurs, le Comité de gestion s'insurge contre l'acheminement du Dr Hazeeb Rahman à la prison centrale de Makala (centre pénitentiaire de Kinshasa) sans être, en amont, jugé et condamné par la justice. 

"Le docteur Raman, hier, a été gardé au cachot parce qu'on devait poursuivre l'interrogatoire. Ça se passe où ? Pour poursuivre l'interrogatoire, on le fait le lendemain. La personne qui est quelqu'un de responsable, qui a une adresse qu'on peut même garder à la limite, on convoque la personne le lendemain. À l'heure où nous vous parlons, le Dr Rhaman est à Makala. Est-ce qu'il a été jugé ? Est-ce que sur base de ce fait là, un médecin responsable d'une institution voit un autre médecin commettre une erreur qui n'est pas négligeable, et qui sanctionne pour ça, on doit aller en prison ? Non !", a dénoncé le Dr Mobile Kapanga. 

En outre, le Comité de gestion de l'hôpital l'attitude du Syndicat des médecins qui a pris position pour le Dr Ngomb Matand "en faisant l'amalgame". Au regard de ces faits, il réclame justice pour le DG de l'hôpital du Cinquantenaire. 

"Cet État de droit ne s'applique pas seulement à nous les congolais. Cet État de droit doit s'appliquer à quiconque a choisi notre pays comme lieu de résidence ou lieu où il cherche à s'épanouir. La justice doit s'appliquer à tous de la même façon, sans chercher à politiser ceci ou cela. Les gens font l'amalgame pour essayer de noircir le tableau, pour quel but ? On ne sait pas.  Mais j'aimerai quand-même que les gens voient les choses en toute vérité sans état d'âme, sans aprioris, et que notre pays qui est un État de droit, vraiment lise le droit, dise le droit, quelle que soit la personne qui est concernée", a réclamé le Dr Kapanga. 

Le Comité de gestion de l'hôpital du Cinquantenaire signale également que le Dr Huguette Ngomb était une stagiaire envoyée par les Cliniques universitaires de Kinshasa. L'hôpital était, souligne-t-il, en droit de mettre fin à son stage à la suite de la faute qu'elle a commise. Il rappelle également que l'hôpital du Cinquantenaire est un établissement de l'État congolais mais géré par un privé dans le cadre d'un partenariat public-privé. 

Le DG de l'hôpital du Cinquantenaire, le Dr Hazeeb Rahman Padiyah, a été transféré à la prison de Makala ce vendredi, après son interrogatoire. Le Dr Huguette Ngomb Matand l'accuse de l'avoir "violentée", le 05 mars dernier, quand elle était passée récupérer son phone. Ce que dément aussi le personnel de l'hôpital du Cinquantenaire. Dans une mise au point publiée ce même vendredi, il accuse le Dr Ngomb d'avoir fait preuve d'une "négligence avérée et d'un manque d'éthique professionnelle" en commettant sa faute. 

Prince Mayiro