Il a fait vibrer pendant deux jours, mercredi dernier et hier jeudi, la salle des conférences internationales, siège du Sénat. Lui, c’est Florentin Mokonda Bonza, l’élu des élus du Bas-Uélé, une sommité scientifique de renommée internationale, par sa question orale avec débat adressée au ministre de la Fonction publique Jean-Claude Kibala.
Il dépeint un sévère tableau de la Fonction publique qui, à ce jour, a un visage méconnaissable. Mokonda fait aussi le plaidoyer des secrétaires généraux de l’administration publique dont le traitement par le gouvernement est inconséquent.
Ces hauts fonctionnaires de l’Etat qui sont des techniciens outillés gèrent les différentes administrations publiques. Ils sont considérés comme la cheville ouvrière des institutions publiques. Sans eux, il n’y a pas d’Etat.
Or ils sont souvent l’objet des mesures disciplinaires fantaisistes pour les sanctionner à la manière de 20 secrétaires généraux qui sont suspendus anarchiquement et en violation des lois et des procédures en la matière, enfonce Florentin Mokonda Bonza. Il exige par ailleurs, leur réhabilitation toutes affaires cessantes.
En gros, Florentin Mokonda Bonza montre, pièces à l’appui, qu’il y a un malaise profond à la Fonction publique. Dans ce cas, le rendement de ce service ne peut être que déplorable, donc négatif.
EVENTRER LE BOA POUR DENONCER LES TRAVERS
Tous les sénateurs qui sont intervenus ont, comme un seul homme, loué leur collègue, le Professeur Mokonda Bonza pour sa clairvoyance qui a conduit à cette pertinente question orale avec débat sur la Fonction publique et la situation des secrétaires généraux. Sa question permet d’éventrer le boa pour dénoncer les vices, les travers et les pesanteurs qui minent ce secteur stratégique de l’Etat.
Ce sont les secrétaires généraux qui sont la mémoire de la République. Les 20 ont été suspendus de manière intempestive pour donner libre cours au tribalisme et au clientélisme. Ce sont des témoins géants dont veut se débarrasser. On se débarrasse de secrétaires généraux pour les remplacer par les leurs.
Parmi les 20 suspendus, un avait dénoncé les magouilles dans l’attribution d’un marché. Les sénateurs veulent savoir ce que le ministre de la Fonction publique a fait pour enrayer ce désordre créé par ses collègues ministres des secteurs qui engagent des incompétents. Le mal qui arrive au pays ne vient pas des secrétaires généraux.
Les sénateurs ont fustigé aussi des irrégularités dans la révocation des agents et fonctionnaires de l’Etat depuis 2009. Il y a aussi des procédures de suspension qui sont systématiquement violées. Il y a trop de dysfonctionnement dans l’Administration publique. Le mal est profond.
Très vite la question orale avec débat de Florentin Mokonda Bonza s’est transformée en un procès sur la situation chaotique de la Fonction publique. On peut retrouver les idées-force dans les deux interventions ci-après. Me Emery Kalamba Mangola.
Il déplore le fait que plus de la moitié des secrétaires généraux suspendus viennent du Kasaï. Est-ce seulement ces ressortissants du Kasaï qui sont incompétents et malhonnêtes ? Il qualifie cette suspension d’illégale.
C’est une démarche qui vise à mettre de côté une certaine province en l’occurrence le Kasaï. A ce jour, il n’y a plus de secrétaires généraux du Kasaï. On fait le vide pour placer d’autres personnes. Mais on ne vient pas aux affaires pour amener les siens.
LE KASAI VICTIME DE TRIBALISME
Le Kasaï est victime du tribalisme que bannit l’article 13 de la Constitution. She estime qu’il faut une prise de conscience. Il faut une intervention du gouvernement par l’arbitrage du Premier ministre.
Il exige une prise de conscience dans le chef du gouvernement. Il y a aussi la nécessité de mettre de l’ordre dans l’administration et rétablir les secrétaires généraux dans leur droit. Jean-Claude Kibala a survolé les préoccupations des élus des élus.
Mais, il n’a pas convaincu l’auteur de la question orale avec débat, Mokonda Bonza qui persiste et signe sur le malaise profond à la Fonction publique. Il a fait une série de recommandations au ministre de la Fonction publique dont la réhabilitation immédiate des secrétaires généraux suspendus ainsi que d’autres fonctionnaires de l’Etat victimes de sanctions jugées illégales par nombre de sénateurs. KANDOLO M.