RDC : record de prisonniers politiques et d’opinion

Mercredi 13 janvier 2016 - 11:41

Selon les recherches menées par IRDH, une vingtaine de compatriotes sont toujours privés de liberté à cause de leurs opinions ou de leur combat politique. Ces derniers sont détenus à Kinshasa, à Goma, et à Lubumbashi.

 

Le Projet d’Application des Droits Civils et Politiques (PAD-CIPO) de l’Institut de Recherche en Droits Humains (IRDH) et le Projet de Medias Sociaux et Droits Humains (MS&DH) ont procédé depuis le 9janvier 2016 à la mise à jour des listes de détenus politiques et d’opinion qui croupissent encore en prisons en République Démocratique du Congo Cette mise à jour présente notamment une liste de 26 prisonniers politiques ou clopinions qui continuent à croupir soit à la prison centrale de Makala (à Kinshasa), soit à celle de Munzenze (à Goma), ou encore de la Kassapa (à Lubumbashi), Un chiffre qui pourrait encore s’alourdir si l’on y ajoutait l’opposant Eugène Diomi Ndongala qui croupit aussi à la prison centrale de Makala pour un grossier montage l’accusant e violences sexuelles.

 

Les deux structures composant ce projet sollicitent auprès des tiers d’autres informations utiles à la mise à jour, afin d’intensifier le plaidoyer auprès du Gouvernement de la RDC, pour obtenir la libération de ces prisonniers politiques et d’opinion.

 

Cette mise à jour concerne toutes les prisons officielles du pays, notamment la prison centrale de Kinshasa, Kassapa, à Lubumbashi et Munzenze à Goma, au Nord-Kivu où sont détenus les militants du mouvement Lucha ayant marché contre les tueries souvent enregistrées à Beni et contre les tentatives de donner un troisième mandat à Joseph Kabila dont le second et dernier mandat à la tête du pays prend fin cette année.

 

Ci-dessous la liste mise à jour des prisonniers politiques et d’opinion répertoriés en République Démocratique du Congo.

 

A: Détenus à la prison de Makala à Kinshasa.

  1. Vano Kalembe Kiboko : ancien parlementaire de la Majorité Présidentielle, arrêté le 29 décembre 2014 après avoir publiquement critiqué la violente répression policière d’une manifestation organisée au Katanga et les tentatives visant à permettre au Président Kabila de briguer un troisième mandat. Détenu à la prison, centrale de Kinshasa. Reconnu coupable et condamné à trois ans de prison, le 14 septembre 2015, pour haine raciale et tribalisme et pour avoir « répandu de fausses rumeurs ».

Procédure d’appel en cours.

 

  1. Christopher NGOYI MUTAMBA : défenseur des droits humains, Président de l’ONG « Synergie Congo culture et développement » impliqué dans la mobilisation du public aux manifestations contre les propositions de changement de la loi électorale. Arrêté le 21 janvier 2015 et détenu par l’ANR pendant 20 jours avant d’être transféré à la prison centrale de Kinshasa, où des procédures judiciaires sont en cours.

 

  1. Bâtonnier Jean-Claude MUYAMBO KYASSA : Avocat de profession, Bâtonnier honoraire du Barreau du Katanga, ancien Directeur du Centre de Droits de l’Homme et Droit Humanitaire (CDH), homme politique, président. du parti politique Solidarité congolaise pour la démocratie et le développement (SCODE) arrêté à Kinshasa le 20 janvier 2015, après avoir mobilisé la participation contre les propositions de changement de la loi électorale. Détenu à la prison centrale de Kinshasa, puis transféré dans un centre de santé où il est traité pour des blessures infligées lors de son arrestation. En jugement pour “ abus de confiance” et pour avoir vendu un bâtiment qui ne lui appartenait pas, probablement sur la base d’une plainte déposée contre lui par un client en 2002 - et retirée par la suite - dans sa province natale du Katanga.

 

  1. Ernest Kyaviro : Ancien Secrétaire Général du Rassemblement de Congolais pour la Démocratique (RCD/KML), parti politique d’opposition, arrêté à Goma le 22 janvier 2015, lors de la semaine de manifestations contre les propositions de changement de la loi électorale. Transféré à Kinshasa et détenu à l’ANR pendant 86 jours avant d’être transféré à la prison centrale de Kinshasa. Reconnu coupable et condamné à trois ans de prison le 18septembre pour provocation et incitation à la désobéissance envers les autorités publiques. Procédure d’appel en cours.

 

  1. Freud BAUMA : activiste de Filimbi, une plateforme qui encourage les jeunes congolais à remplir leurs devoirs civiques pacifiquement et de manière responsable, et de LUCHA. Arrêté le 15mars2015, et détenu à l’ANR pendant 50 jours avant d’être transféré à la prison centrale de Kinshasa, où des procédures judiciaires sont en cours.

 

  1. Yves MAKWAMBALA : activiste de Filimbi arrêté le 15 mars 2015 et détenu à l’ANR pendant 40 jours avant d’être transféré à la prison centrale de Kinshasa, où des procédures judiciaires sont en cours.

 

  1. Giresse BONGOMISA NZINGA: étudiant à l’Université de Kinshasa, arrêté en mars 2015 alors qu’il imprimait des tracts appuyant Kamerhe. Il aurait été transféré au parquet début décembre 2015, après avoir été détenu pendant presque neuf mois à l’ANR.

 

  1. Joël NUMULINDA BOKURU : étudiant à l’Université de Kinshasa, arrêté en mars 2015, alors qu’il imprimait des tracts appuyant Kamerhe. Il aurait été transféré au parquet début décembre, après avoir été détenu pendant presque neuf mois à l’ANR.

 

  1. Léon NGUWA : étudiant à l’Université de Kinshasa, arrêté en mars 2015, alors qu’il imprimait des tracts appuyant le dirigeant de l’opposition Vital Kamerhe, lors de son procès devant la Cour suprême. Il aurait été transféré au parquet début décembre, après avoir été détenu pendant presque neuf mois à l‘ANR.

 

  1. Junior Mapeke N’Labu (“ Radek Suprême “) : musicien congolais arrêté en mai 2015 et accusé d’entretenir des liens avec Filimbi. Détenu à l’ANR sans inculpation ou accès aux avocats.

 

  1. Jerry Olenga : membre du parti politique d’opposition FONUS, arrêté le 4 novembre 2015, après avoir assisté à une conférence de presse du président de son parti. Transféré à la prison centrale de Kinshasa après avoir été détenu pendant un mois à l’ANR.

 

  1. Paulin LODY membre du parti politique d’opposition FONUS, arrêté le 4 novembre 2015, après avoir assisté à une conférence de presse du président de son parti. Transféré à la prison centrale de Kinshasa après avoir été détenu pendant un mois à l’ANR.

 

  1. Jean Marie Kalonji : Coordonnateur du mouvement” il est temps RDC-quatrième voie “, arrêté le 15 décembre 2015, pour « activités subversives et recrutement d’étudiants” pour compte de partis politiques d’opposition. Il est détenu à l’ANR/ Kinshasa.

 

  1. Détenu à la prison de la KASAPA, à Lubumbashi.
  2. Paul KIKUKAMA NDJOLOKO, défenseur des droits humains et membre du parti politique Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Arrêté le 29 septembre 2015, le pouvoir accuse cet opposant d’avoir distribué un communiqué de presse de la société civile du Katanga disant non à un troisième mandat du Président Kabila. Paul Kikukama vient d’obtenir la décision de renvoi de la justice militaire, garnison de Lubumbashi, après quatre mois de détention.

 

  1. Détenus à la prison de Munzenze, à Goma.
  2. Narcisse Juvin KOMBI,
  3. Pascal BYUMANINE
  4. Innocent FUMBU
  5. WETEMWAMI HESHIMA SAIDI
  6. Gervais SEMUNDA RWAMAKUBA,
  7. Nelson KATEMBO KALINDALO,
  8. Jonathan KAM BALE MUHASA,
  9. Osée KAKULE KILALA
  10. Jojo SEMIVUMBI,
  11. Espoir MUMBERE,
  12. BENU BAHATI et
  13. LONGALE MATESO

 

Par GODE KALONJI