Après les partis de la majorité et la société civile mercredi, c'était au tour des ambassadeurs accrédités en RDC et des gouverneurs d'être reçus par le président Kabila dans un avant-dernier round de consultations qui se terminaient ce jeudi avec les patrons de presse. Une série de rencontres destinées à décider s’il y a lieu d'organiser un dialogue national ou non.
Face aux 22 ambassadeurs, Joseph Kabila a tenu à expliquer le sens de sa démarche : consulter un maximum d'acteurs de la vie politique congolaise pour décider si oui ou non il y a besoin d'ouvrir un dialogue sur les questions qui bloquent : le calendrier électoral, le budget de financement, la sécurisation du scrutin, ou encore le découpage territorial.
L'objectif ne serait pas de retarder les scrutins, comme l'accusent certains, a assuré le président, mais - après des élections mouvementées en 2006 et 2011 -, d'aller aux urnes dans un climat apaisé et consensuel. « La Constitution, c'est notre Bible », a-t-il encore affirmé. « C'est la preuve d'une certaine ouverture et d'une volonté de rassurer », analysent certains diplomates. Et ce, même si le président a répété que pour lui « tous les scrutins sont importants, les élections locales comme la présidentielle ».
Pas un centime décaissé
Pas un mot non plus sur la possibilité que la communauté internationale joue un rôle de médiateur dans ce dialogue, comme le réclame le premier parti d'opposition l'UDPS. Les ambassadeurs occidentaux de leur côté ont rappelé leurs priorités : respecter la Constitution et la limite des mandats, mais aussi soutenir de façon prioritaire le scrutin législatif et présidentiel.
Car au dire de plusieurs observateurs les retards sont déjà trop nombreux pour organiser les locales en octobre prochain. Pas un centime n'a encore été décaissé pour acheter des urnes, ni de budget débloqué. Une question cruciale, que les ambassadeurs comptent aborder dès aujourd'hui lors d'une réunion avec la Commission électorale nationale indépendante.