Quelques caciques de la Majorité veulent opposer Kengo à Kabila

Mardi 4 août 2015 - 08:42

(KINSHASA)- Des sénateurs caciques du régime chercheraient inutilement à opposer le président du sénat au chef de l’état, Joseph Kabila. Ils ont saboté le vote de la loi portant répartition des sièges pour faire consommer à l’opinion la thèse selon laquelle Kengo veut glisser avec son sénat jusqu’en 2016 et susciter ainsi le courroux du président de la république qui a convoqué la session extraordinaire pour faire passer la loi sur la répartition des sièges. Cette loi est une contrainte évoquée par la commission électorale nationale indépendante pour la tenue des élections locales, municipales et urbaines. Pourtant, selon les informations, le bureau du sénat avait veillé pour
que le texte soit adopté dans les termes identiques avec l’assemblée nationale. D’ailleurs, les membres de la commission PAJ étaient déjà sensibilisés en amont. Les groupes provinciaux l’étaient aussi mais les sénateurs de la majorité ont décidé de briller par leur absence le jour du vote. Tenez. Ils ont tous été appelés par leurs points focaux avant la plénière mais sur la liste de présence avant la plénière, seuls 72 sénateurs étaient présents. Déjà avant la plénière, le président du sénat, Kengo wa Dondo avait ordonné à la questure qu’aucun sénateur ne touche ses invisibles- une partie de la prime qu’ils reçoivent en plus de leurs salaires, avant la cérémonie de clôture de la session pour les pousser à participer à la plénière. Malgré les incessants appels, ils ont séché la plénière. Curieusement, tous les absentéistes se sont pointés au guichet pour toucher leur argent le même soir après la plénière. Les mêmes qui ont refusé de participer à la plénière. La liste de la questure démontre clairement
que plus de 80 sénateurs ont touché les invisibles après la plénière de la clôture de la session. Des esprits avisés se sont interrogés sur les mobiles de ce comportement des élus, pour la plupart, issus de la majorité. Pourtant, ils savaient que le sénat n’avait besoin que de 55 pour afin de voter le texte même en cas de séance subséquente. D’ailleurs, le président du sénat, selon certaines sources, avait déjà prévu un passage dans son discours de clôture où il indiquait que sa chambre a voté la loi portant statuts des chefs coutumiers et celle portant sur la répartition des sièges- lois pour lesquelles le parlement a été convoqué en session extraordinaire par le président Kabila. Il a dû biffer ce paragraphe après le non vote de la loi pour intégrer la nouvelle donne. Très en colère, Kengo a compris que certains sénateurs de la majorité ont agi ainsi pour le torpiller. Ils voulaient à tout prix le trainer dans la boue, a indiqué un sénateur de l’opposition. Les opposants, eux, étaient dans la salle. Pour éviter de compliquer la machine, ils ont massivement voté abstention. Preuve de confirmer qu’un sérieux problème se pose au niveau de la
majorité. ‘‘Il y a un problème de sincérité et de loyauté des élus de la majorité au sénat’’, déplore un député MP. Des preuves auraient été présentées en haut lieu pour dissiper le malentendu. Ainsi, le bureau du sénat n’a pas hésité de reconvoquer la session pour voter la même loi sur la répartition des sièges. Une manière de mettre la pression sur les sénateurs de la majorité qui refusent de s’assumer et murissent déjà un plan pour faire tomber l’actuel président de leur chambre, a dénoncé un Kengiste.