La reprise des cours, initialement fixée pour ce lundi 24 février 2025 en ville de Bukavu, a été marquée par une affluence timide dans de nombreux établissements scolaires, tant primaires que secondaires. Si les enseignants ont répondu présents, certains élèves manquaient à l'appel, freinés par la peur et l'incertitude liées aux récents événements de la prise de la ville par l'AFC/M23.
Dans les écoles primaires, la disparité était frappante : certains élèves, bravant les appréhensions ambiantes, ont retrouvé le chemin de l'école, tandis que d'autres, retenus par leurs parents soucieux de leur sécurité, sont restés à la maison.
Du côté des établissements secondaires, les chefs d'établissement ont redoublé d'efforts pour encourager le retour en classe. Des collaborations avec les églises et les médias locaux ont été mises en place pour sensibiliser les parents et les rassurer quant à la sécurité des élèves.
Malgré ces efforts, le constat sur le terrain est partagé . Si certains enseignants ont entrepris des évaluations dès ce premier jour, signe d'une volonté de ne pas céder à la morosité, l'absentéisme reste préoccupant, notamment dans les écoles catholiques.
La rentrée scolaire à Bukavu se déroule donc sur un fil, entre la détermination des enseignants et des chefs d'établissement à assurer la continuité pédagogique, et les craintes persistantes des parents, soucieux de l'avenir de leurs enfants dans un contexte encore fragile.
Isaac Musharhamina, à Bukavu