Résolution du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant le Rwanda : le CADA demande au président Tshisekedi de mettre en place une Task-Force des négociations ( Tribune d'Eric Kamba )

Lundi 24 février 2025 - 12:48
Image
Droits tiers

Par Eric Kamba, analyste de la geopolitique.

Congo Action pour la Diplomatie Agissante (CADA) salue la résolution 2773 (2025) prise à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU en date du 21 février 2025 demandant sans ambages au Rwanda de retirer ses troupes du territoire de la RDC, de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale du Congo, et de cesser de soutenir le M23 appelé, à son tour, notamment à se retirer de Goma, de Bukavu et de toutes les autres zones sous son contrôle, et à démanteler dans leur intégralité les administrations parallèles illégitimes mises en place sur le territoire de la RDC.

Cette résolution, consécration du soft power du Gouvernement congolais dont la diplomatie agissante de mise ces dernières années porte de plus en plus des fruits, est une grande victoire d’étape devant amener la RDC au recouvrement de sa souveraineté et de son intégrité territoriale en mettant fin à la guerre injuste lui imposée il y a trente ans dans la perspective de consolider sa sécurité et sa stabilité aussi bien sur le plan national que régional afin de s’investir dans le développement pour le bien-être intégral de son peuple dont les rêves de l’indépendance sont brisés jusque-là.

Cette résolution vaut son pesant d’or dans la mesure où c’est pour la toute première fois depuis trois décennies que, malgré de millions de morts et de déplacés, en ce compris la crise humanitaire indicible et d’autres dommages innommables infligés au peuple congolais et à son pays dont les ressources sont ainsi saignées à blanc, la communauté internationale s’est résolue de se rendre à l’évidence en mettant le doigt dans la plaie pour faire tomber le masque du Rwanda dont le fonds de commerce, qui prenait en otage toute l’humanité, a fait son temps.  

Sans être une finalité, cette résolution mérite d’être exploitée à bon escient par le Gouvernement de la RDC, avec en tête le Président Félix Tshisekedi, parce que socle d’une autre étape, à savoir la reprise des négociations déjà balisées par les processus de Luanda et de Nairobi dont les acquits doivent être préservés, dixit le Président angolais Lourenço, actuel Président de l’Union Africaine et jusque-là un des principaux médiateurs dans cette crise.

Rappelant que l’issue de cette crise vielle des trois décennies est décrétée pacifique et non militaire par la communauté internationale même si pour autant la RDC ne doit pas laisser tomber les bras pour réorganiser son armée, défendre son territoire et conclure des accords militaires avec d’autres Etats pour booster celle-ci, CADA appelle le Président Félix Tshisekedi à ne ménager aucun effort pour que la RDC triomphe sur le tapis vert.

Pour ce faire, CADA en appelle :

1. A la mise en place d’une Task-Force des négociations composée des experts avérés, des patriotes, des gens qui maîtrisent les dossiers et rompus en la matière et non des hommes non convaincus de la cause de la RDC, qui vont se prélasser dans les hôtels renvoyant au second plan les intérêts du pays et susceptibles d’adopter des principes vagues et creux en lieu et place des termes ou concepts précis qui donnent lieu à plusieurs interprétations par la suite à l’exemple « des mécanismes de défense rwandais » ;

2. A l’unicité de la démarche diplomatique et politique au sein du Gouvernement au sens élargi de façon à éviter des contradictions qui ont parfois surgi lors des rounds antérieurs entre les Animateurs des Institutions, par exemple, ;

3. A rester vent debout pour mobiliser la communauté internationale au sein des instances internationales afin de garder constante, pourquoi pas amplifier, la pression sur les agresseurs de la RDC et leurs alliés, y compris leurs supplétifs du M23, qui ne vont pas lâcher facilement prise et qui vont se constituer en obstacles pour dérayer le train des négociations soit pour corser leur cahier de charges, soit pour gagner du temps ;

4. A porter un regard attentif et débarrassé du mépris sur tous les acteurs régionaux dans le cadre de la SADC et de l’EAC, voire au-delà, pour faire passer le message de la RDC et susciter, par-dessus tout, leur adhésion ;

5. A consolider le front intérieur par la recherche d’une cohésion nationale sur fond des valeurs et non des motifs visant à assouvir des objectifs mesquins de certains de nos compatriotes avec des agendas cachés et qui se distinguent dans la manipulation, la menace et le chantage. Dans ce cas, il va sans dire, qu’il faut, tout en appelant davantage au grand rassemblement, consolider l’Union Sacrée de la Nation et non la déconstruire ;

6. A réaliser que les négociations sont une partie où, tout en restant accroché aux principes, il est parfois utile de faire le distinguo entre l’essentiel à l’accessoire ;

7. Au réaménagement du Gouvernement actuel, sur fond de la diminution drastique du train de vie de l’Etat, en vue de resserrer les rangs en en attendant l’avènement de celui d’union nationale ;

8. A garder allumé le flambeau de la mobilisation du peuple par, notamment, une communication pro active et en temps réel.

                                                                                      Fait à Boston, le 24 février 2025
                                                                                    
                                                                                              Eric Kamba,