A la base des incidents, un groupe de personnes non identifiées survenu au beau milieu pour perturber le meeting.
Un meeting qui tourne au drame. C’est ce qui s’est passé hier à la place Sainte Thérèse dans la commune de N’Djili. Le bilan provisoire des affrontements, entre les pratiquants des arts martiaux qui ont fait irruption au meeting et les partisans de la Dynamique de l’Opposition, fait état de deux morts. Il s’agirait de deux " pomba " (gangsters) qui auraient succombé à leurs blessures dans un hôpital de la place. De violents affrontements ont éclaté dans une grande confusion en marge de ce rassemblement où certains opposants ont été attaqués à coup de projectiles par des jeunes gens en provenance d’on ne sait d’où. C’est cette interruption qui a poussé les jeunes commis au service d’ordre de la manifestation à répliquer violemment à l’attaque des assaillants. Mais, chose curieuse, pendant que ces incidents se déroulaient, aucun des éléments des forces de l’ordre n’était présent sur le lieu alors que le meeting était autorisé par le gouverneur de la ville de Kinshasa avec des instructions formelles à la Police et au bourgmestre de la commune de N’Djili.
Tout allait bien depuis le début de la manif jusqu’au 8ème intervenant lorsqu’ une débande partie du podium a poussé les leaders de la Dynamique de l’Opposition à s’éclipser un à un, sans rien expliquer aux militants. Même Gabriel Mokia, qui parlait, a fini par détaler après avoir demandé aux militants de ne pas fuir.
En fait, la débandade était le fait d’un groupe de personnes non identifiées, venues du côté du tribunal de paix de N’Djili, et les accrochages entre ce groupe et les partisans de l’Opposition auraient fait deux morts. Il s’agirait de deux "pomba " parmi ceux qui ont perturbé la manifestation et qui auraient succombé à leurs blessures dans un hôpital de la place.
Le cordon sécuritaire de la police s’était établi loin du cadre de la place Sainte-Thérése depuis le début de la manifestation jusqu’à la débandade. Et pourtant, le meeting avait bel et bien été autorisé par le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta, qui " a répondu favorablement aux organisateurs de ce rassemblement populaire dans sa lettre datée du 11 septembre 2015 ".
Dans sa suite réservée à Martin Fayulu, coordonnateur de la plateforme politique Forces acquises au changement (FAC), le premier citoyen de la ville a dit prendre " acte de l’organisation de cette activité, sous réserve de l’accord préalable du Gestionnaire du site sollicité et, vous demande de veiller à ce que l’ordre public et de bonnes mœurs y soient préservés ".
D’ailleurs, le commissaire provincial de la Police nationale de la ville de Kinshasa et le bourgmestre de la commune de N’Djili ont été chargés chacun en ce qui le concerne, " de prendre les dispositions sécuritaires habituelles ". Mais au vu de ce qui s’est passé hier à N’Djili, tout indique qu’aucune disposition sécuritaire n’a été prise pour permettre à la Dynamique de l’opposition de tenir son meeting.
" TOUS CONTRE UN GLISSEMENT "
Les leaders de ces partis de l’Opposition, sans y aller par quatre chemins, pointent d’un doigt accusateur la Majorité qu’ils accusent d’ " avoir mobilisé certains sportifs juste pour gêner le bon déroulement du meeting pourtant accordé par l’Hôtel de ville de Kinshasa ". Le front anti glissement, anti dialogue accuse les militants de la Majorité d’être des auteurs de la violence.
En dépit de l’insécurité avec laquelle la rencontre des opposants s’est déroulée hier, cette cacophonie n’a pas empêché aux organisateurs de s’adresser à la foule réunie Place Sainte-Thérése. Bertrand Ewanga (UNC), Martin Fayulu (Ecidé), Jean-Claude Mvuemba (MPCR) et les autres ont tous galvanisé le moral de leurs fideles quant à la situation politique de l’heure.
Le message-clé de ce meeting s’est s’articulé autour du refus catégorique de l’Opposition d’avaliser le fameux "glissement ", synonyme de prolongation du mandat du président de la République qui devrait s’achever au mois de décembre 2016 ", parce que fixé à cinq ans et renouvelable une seule fois, selon l’article 220 de la Constitution ".
Les ténors de la Dynamique de l’Opposition sont revenus à la charge à propos de leur refus catégorique à la tenue du Dialogue politique avec la l’actuel régime au pouvoir.
RESPECT POUR TSHISEKEDI
Intervenant sur ce dernier sujet, le leader des Fonus, Joseph Olenghankoy a dit à ses pairs de l’Opposition que le 27 novembre se préparait déjà maintenant. Si on veut un vrai changement, ça commence aujourd’hui. Mais auparavant, Olenghankoy a exigé du respect pour la personne d’Etienne Tshisekedi, car l’homme incarne le combat politique de notre pays.
Face à l’attaque des délinquants venus perturber le meeting, Olenghankoy en vrai combattant, n’a pas fui. Il a été le dernier à quitter le poduim pour rejoindre sa voiture.
Le 4 août 2014, le même groupe de l’Opposition avait organisé meeting sur le même site pour réaffirmer son opposition à la révision constitutionnelle et appeler Joseph Kabila à un dialogue inclusif - conformément à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba - d’ici la fin du mois d’octobre (2014), afin "d’organiser son départ en douceur".
Cette manif s’était déroulée sans heurte même elle débouché sur l’interpellation de Jean-Bertrand Ewanga " pour avoir fait la promotion de la haine ethnique ". Rachidi MABANDU