C’est une information RFI : le général Jean Bosco Kazura avait été cité par le groupe d’experts des Nations unies dans son rapport d’avril 2001. Cet officier supérieur rwandais a commandé pendant un an et demi les troupes de la Minusma, la force onusienne déployée au Mali. C’est l’une des raisons pour lesquelles le Haut commissariat aux droits de l’homme avait fait part de ses réticences avant sa nomination au département des opérations de maintien de la paix. Le DPKO dit aujourd’hui encore avoir respecté toutes les procédures en validant la nomination du général Jean Bosco Kazura.
Son nom n’est cité que deux fois mais à titre d’exemple dans un rapport daté du 12 avril 2001. Le groupe d’experts des Nations unies vient alors tout juste d’être créé pour enquêter sur l’exploitation illégale des ressources au Congo. Ce premier rapport intérimaire essaie de faire la démonstration des liens qui existent entre l’armée rwandaise, certaines sociétés exportant des minerais et la violence qui perdure au Congo à travers la présence d’armées étrangères et de groupes armés.
Selon les experts onusiens de l’époque, Jean-Bosco Kazura comme d’autres officiers rwandais, aurait eu des parts dans une société, Grands Lacs Minerals, accusée de piller les ressources du Congo et notamment le coltan. Il aurait aussi offert sa protection à une autre société impliquée dans le commerce du café et de diamants.
Quelques phrases dans un rapport décrié à l’époque par Kigali - comme tous les autres rapports depuis du groupe d’experts. « Ce n’est pas le premier et ce ne sera pas le dernier à être nommé malgré de sérieuses allégations », explique Jason Stearns, spécialiste des Grands Lacs et ancien du groupe d’experts.
C’est également contre l’avis du Haut commissariat aux droits de l’homme et au grand dam de Human Rights Watch que le général Karenzi Karake avait été nommé commandant adjoint de la Minuad au Darfour. Mais le président rwandais Paul Kagame avait menacé l’ONU de retirer ses troupes des opérations de maintien de la paix, si le général Karenzi Karake était demis de ses fonctions.