Le président de la Ceni a déjà tiré la sonnette d’alarme : si le parlement ne dote pas son institution de l’arsenal juridique nécessaire et à temps, le processus électoral court vers la catastrophe. Appelée de tous les vœux par les différentes sensibilités du pays, la présidentielle de 2016 court un grave danger.
L’abbé Malu-Malu a ouvertement demandé d’initier une loi permettant de découpler la présidentielle avec les législatives. Ces dernières étant frappées d’impossibilité à cause de la nouvelle donne qui les subordonne au recensement général.
La Ceni attend donc beaucoup si pas tout de l’actuelle session extraordinaire qui se déroule jusqu’au 26 janvier 2015. Fort malheureusement pour la centrale électorale, les choses s’annoncent très mal pour elle à l’hémicycle du Palais du peuple.
En effet, le président de l’Assemblée nationale a annoncé, à l’ouverture de l’actuelle session extraordinaire, que son bureau ne détient en ce moment aucun projet de loi électorale. C’est-à-dire que durant l’actuelle session qui devait se révéler capitale pour la Ceni, les préoccupations de cette dernière ne seront nullement prises en compte.
Prioritaire
C’est un coup dur pour le processus électoral. Sans conteste, la Ceni ne saura tenir les paris annoncés. Tout le processus est menacé de blocage. Même le calendrier partiel rendu public en son temps par Malu-Malu ne saurait être respecté. Déjà que le respect de son timing imposait des débordements, que dire désormais de l’organisation des municipales dans les délais plus qu’hypothétiques?
La classe politique, représentée par les élus du peuple doit absolument se ressaisir et prendre toute la mesure de la situation. Il est grave de nous dire en ce moment particulièrement chaud qu’il n’existe aucun projet de loi électorale sur le bureau du Parlement. Quelles sont les priorités dans ce pays?
Il est à craindre qu’au moment de rendre compte, personne ne sache s’assumer devant la catastrophe qui gronde à l’horizon. On ne joue jamais avec le feu en ce qui concerne les dossiers brûlants de la République.
Rien, absolument rien ne saurait être plus prioritaire pour un pays que les élections. Il est inadmissible que s’organise une session extraordinaire, en cette veille d’élections, et que personne ne se préoccupe de viabiliser le processus électoral.
L’Opposition et la Majorité doivent arrêter leur cirque au Palais du peuple et renoncer à prendre toute la nation en otage par une gestion fantaisiste du dossier lié aux élections.
De toutes les façons, le bureau de la Ceni a déjà tiré la sonnette d’alarme. En cas de catastrophe au bout du parcours, ce qui devient de plus en plus probable, la classe politique, toutes tendances confondues, sera prise pour responsable. Il est plus que temps de tout suspendre et de se pencher sur la loi électorale, du moins en ce qui concerne les aspects techniques du processus électoral.
LP