Un groupe d’acteurs sociaux provenant d’une dizaine d’ongs, à savoir l’Association congolaise pour l’abolition de la torture, Jeunesse du monde, Association pour la promotion humaine……, ont mis en oeuvre il y a de cela près de trois mois une campagne dénommée CVV ou « les congolais veulent voter ». Gilbert Mugisho, Marcelline Kisita, Bernard Katumba…. respectivement coordonnateur titulaire, adjoint et secrétaire général de CVV ont procédé au lancement officiel de ladite campagne le samedi 6 juin 2015 au centre Béthanie. Un public nombreux composé en majeure partie des jeunes a pris part à cette activité.
A travers cette initiative, Kisita et consorts… invitent le peuple congolais à s’approprier le processus électoral en cours, sensibilisent aussi l’opinion nationale qu’internationale sur la nécessité d’organiser des élections régulières, libres et transparentes en RDC, tout en mettant un accent particulier sur les élections locales censées amener le renouvellement des dirigeants à la base.
En sa qualité de coordonateur, Mugisho a fait savoir que CVV est une campagne de sensibilisation, de mobilisation citoyenne et de plaidoyer pour l’organisation des élections apaisées dans notre pays.
Lui et ses pairs veulent accompagner la CENI et d’autres acteurs liés au processus électoral dans l’organisation des élections par des critiques, des suggestions pour sa réussite. Il a fait remarquer que depuis la mise en place des institutions républicaines en 2006 et le renouvellement partiel de leurs animateurs en 2011, les Congolais n’ont pas encore choisi des dirigeants de proximité. Les entités territoriales décentralisées « ETD » sont encore administrées par des dirigeants nommés et qui exercent le pouvoir en violation de l’article 3 alinéa 4 de la Constitution.
Revenant sur les raisons avancées par certaines personnes pour les report des locales, il a fait savoir que le gouvernement n’a jamais dit clairement ne pas disposer de l’argent pour les élections. «Le manque d’argent doit nous pousser à réfléchir sur les moyens de mobiliser des ressources pour financer toutes les élections. Nous attendons surtout de ce dernier, a-t-il indiqué, le décaissement sur base d’un plan convenu au préalable avec la CENI».
«La crainte du glissement du mandat présidentiel, a-t-il insister, ne doit pas être un coup d’arrêt mortel pour les élections locales. Notre souhait est que plus rien ne puisse empêcher aux Congolais de vivre l’alternance au pouvoir à tous les niveaux».
Quant aux opportunités sur l’organisation des élections locales, municipales et urbaines en RDC, il a martelé que «nous vivons dans ces ETD, où on se démène pour trouver des solutions à nos problèmes d’insalubrité, d’insécurité, d’érosion…..»
«Les autorités locales nommées et dépendant de leurs hiérarchies ne réagissent pas avec diligence et efficacité à nos cris de détresse. Au niveau de la gestion, il n’existe pas d’assemblées délibérantes dans les institutions locales pour décider par exemple de la mobilisation des recettes. Avec les scrutins locaux, les dirigeants élus vont rendre compte à qui de droit et les fautifs seront sanctionnés.
A chaque fois que l’homme est invité à opérer un choix, il y a toujours matière à réflexion et conflits latents ou réels entre protagonistes. Une société responsable doit relever le défi et affronter ces situations plutôt que de les renvoyer aux générations futures».
Bertin Kaninda, trésorier de la campagne, a expliqué en lingala les exposés de ses pairs.
Katumba s’est servi d’une image pour mieux exprimer la pensée de ses pairs. Ce problème de la tenue ou non des élections locales est comme une dame habitée par une peur bleue des douleurs de l’enfantement qui hélas repousse ses prétendants mais veut avoir un bébé», a-t-il relevé.
Pourquoi avoir lancé cette campagne en retard ?
Quelle est la durée de CVV et quelles stratégies allez-vous mettre en place pour atteindre vos objectifs ?
Répondant à ces préoccupations, les ténors de CVV ont expliqué que la campagne a été lancée au moment opportun et prend fin en novembre 2016. Ils vont marquer à la culotte les acteurs liés au processus électoral et si possible les interpeller au cas où ils dérapaient.
Kisita a demandé aux acteurs sociaux désireux de les rejoindre de se manifester et de se faire enregistrer.
Jean-Pierre Nkutu