L’autorité coutumière de la chefferie de Bukenya, située à 195 Km de Lubumbashi (Katanga), interdit toute vente de production de maïs vers l’extérieur de la chefferie. Dans un communiqué diffusé lundi 8 juin sur une radio locale, cette autorité traditionnelle affirme avoir pris cette mesure pour lutter contre la rareté du maïs dans sa juridiction.
Sur place à Bukenya, plusieurs ménages se plaignent de cette mesure qui pourrait avoir une incidence sur la circulation de la monnaie.
La représentante du grand chef de la localité de Bukenya, Dominique Munongo avance les raisons de cette mesure:
«Je pense qu’il y a eu deux trois ans lorsqu’une pénurie a été causée par l’achat massif des produits à Bunkeya. Et cela avait causé une pénurie dans le village et les environs. Alors pour éviter que l’on connaisse encore cette crise, c’est une mesure que je crois salutaire».
Pour certains habitants, même si la mesure est salutaire, elle a aussi son revers. Ils expliquent que la vente du maïs dans d’autres secteurs leur permettait de d’avoir des moyens de subsistance et des soins pour leurs enfants.
Les sources du service de l’agriculture à Bukenya affirment par ailleurs que la production du maïs a sensiblement diminué cette année à cause d’une faible pluviométrie.
D’habitude, indique cette structure, pour un hectare de champ de maïs, la production atteint facilement une tonne et demie de maïs graine. Mais pour cette année, il sera difficile d’atteindre ce chiffre.
Tous les autres produits agricoles cultivés à Bunkeya sont vendus à l’extérieur. C’est le cas du riz, de l’oignon, de la tomate et de haricots. Selon certains témoins, ces articles ont été produits en grande quantité au cours de cette année agricole. C’est ce qui fait que le prix du riz a même baissé.
Un seau qui se vendait avant la récolte à 3 500 FC (3, 81 dollars américains) se négocie actuellement à 2000 francs congolais (2, 18 dollars américains) pour la vente en gros.