Des opportunistes n’ont pas hésité de boucher les oreilles des téléspectateurs en prétendant qu’une autorité du pays avait joint le coach Ibenge au téléphone avant le match, ce qui a motivé les joueurs sur la pelouse. On se demande si le score était resté à 2 – 0 en faveur des Diables rouges, pareil discours aurait été tenu
Samedi 31 janvier dernier, les Léopards de la République démocratique du Congo ont mouillé leurs maillots pour battre les Diables rouges du Congo d’en face (4-2) et se qualifier aux demi-finales de la 30ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations – Guinée Eq 2015. Bien avant cette rencontre, lors de la phase des poules, le 11 national congolais n’avait gagné aucun match.
Les Congolais émettaient d’énormes doutes sur leur qualification. On n’avait entendu l’implication d’aucune autorité politique pour que Florent Ibenge réalise des scores nuls à chaque rencontre.
Opportunistes
Et avant le début de cette Can, le coach rd congolais avait longtemps attendu que la situation de son contrat soit régularisé, et ses arriérés apurés. Là, personne n’avait donné un coup de file à qui que ce soit pour trouver rapidement des solutions à ce problème. Ibenge serait démotivé avant Guinée 2015 s’il n’avait pas de nerfs solides.
Aujourd’hui, après le sacre des Léopards, des opportunistes n’ont pas hésité de boucher les oreilles des téléspectateurs en prétendant qu’une autorité du pays avait joint le coach Ibenge au téléphone avant le match, ce qui a motivé les joueurs sur la pelouse.
On se demande si le score était resté à 2 – 0 en faveur des Diables rouges, pareil discours aurait été tenu ?
Les Congolais doivent être sincères pour féliciter les athlètes d’abord, le staff technique en suite, pour le travail abattu. Point barre.
Il est malhonnête de politiser cette victoire en insinuant même une certaine » cohésion nationale » à travers ce triomphe, alors que des opposants politiques sont arrêtés comme des vulgaires personnes et jetés à la prison centrale de Makala ou autres lieux de détention sans aucun respect des prescrits de la loi.
Comment parler d’une » cohésion nationale » alors qu’il y a à peine 10 jours, les Congolais ont payé le prix le plus cher en versant leur sang pour avoir dit » non » à une loi tendant à prolonger les mandats des uns et des autres au-delà du délai constitutionnel ?
Célébrations
En sillonnant les grandes artères de la ville de Kinshasa après le match RDC – Congo-Brazza, les Kinois qui célébraient à leur manière ce succès, rendaient hommage premièrement à Florent Ibenge, le coach, à travers la chanson » Ibenge coacher… « , puis aux attaquants Yannick Bolasie, Jérémy Bokila et Dieu Merci Mbokani.
D’autres morceaux étaient lancés contre le sélectionneur Claude Leroy et les autorités du Congo-Brazza qui avaient méchamment expulsés les Congolais de la RDC vivant sur leur territoire. C’est tout.
La foule en liesse n’a scandé le nom d’aucune autorité du pays. Sauf, sur la Place Victoire, dans leur euphorie, quelques kinois ont scandé des chansons hostiles au pouvoir après avoir vu une Jeep de la Police nationale se frayer le passage.
Par LM