40.000 maisons devraient être construites, dans un premier temps, pour les enseignants de la Ville-Province de Kinshasa ; particulièrement pour ceux des écoles conventionnées catholiques qui bénéficieraient de 25.000 maisons. Les 15.000 maisons restantes seraient occupées par ceux des autres réseaux d’enseignement. Ceci conformément aux études de faisabilité menée depuis 2013 par le Conseil de l’Apostolat des Laïcs Catholiques du Congo (CALCC) et le Fonds Isidore Bakanja (FIB) dans le cadre d’un projet dénommé : « UN TOIT POUR L’ENSEIGNANT ». Les Chrétiens catholiques considèrent le «Bienheureux» Isidore Bakanja comme le patron des laïcs de la République Démocratique du Congo. Pour cela, le CALCC répond à sa devise, tiré de l’idéal d’Isidore Bakanja qui dit que « pour moi, vivre, c’est Etre Chrétien ». Pour Kinshasa, le planning a prévu que la dernière construction s’achève en 2018 avant que le projet ne débute dans d’autres provinces du pays. Serait-ce un rêve pour les enseignants habitués à galérer durant des années ? «Non, répondent les dirigeants du CALCC et du FIB. ! Le mécanisme est déjà enclenché, selon le planning, depuis le mois de juillet 2015, avec la présentation du projet aux autorités de l’Eglise et de l’Etat».
En effet, selon ces deux organismes, le but poursuivi par ce programme est d’aider à résoudre une des causes fondamentales de la détérioration continue de la qualité de l’enseignement de base dans notre pays, à savoir les conditions socio-économiques de l’enseignant qui ne gagne en moyenne que 100$ par mois. Avec ce revenu, ont-ils fait remarquer, il est impossible de vivre honnêtement dans les grandes villes du pays. Et les enseignants sont obligés d’inventer des mécanises pour survivre ; d’où la pratique de marchandage des points scolaires. Ils pensent que pour remédier à cette situation, il est indispensable de résoudre de résoudre un des problèmes majeurs de l’enseignant : le logement. En priorité pour les enseignants des grandes villes. A Kinshasa, par exemple, les responsables de ce projet affirment que 99,9% des enseignants sont des locataires et qu’en outre, le niveau bas de leurs salaires ne peut en aucune manière leur permettre de construire des maisons dans une ville comme Kinshasa, surtout qu’aucune banque ne peut leur consentir un crédit de plus de 360% par an.
« UN TOIT POUR L’ENSEIGNANT » : un projet pour sécuriser aussi la progéniture des enseignants
Le CALCC et le FIB ont constaté avec regret qu’un enseignant rdcongolais n’est pas en mesure de léguer une propriété foncière à ses enfants. Ils ont aussi souligné, par ailleurs, que les enfants des enseignants, souvent exclus des écoles où prestent leurs parents, sont parmi les moins instruits des enfants du pays et il y a là une injustice sociale structurelle gravissime. Ce constat froid les a poussés à lancer un appel pathétique à tous les chrétiens pour se lever, mettre la main à la poche, contribuer massivement à ce projet dénommé : « UN TOIT POUR L’ENSEIGNANT » pour ne pas laisser perdurer cette situation. C’est une œuvre pour honorer et revaloriser l’Educateur et le Formateur de nos enfants. En plus de cette dimension éthique et morale, les initiateurs de ce projet notent qu’il a un impact économique inestimable dans la vie du pays : construire 40.000 maisons dans la ville de Kinshasa c’est donner directement du travail à près de 20.000 personnes durant la période de construction. Et après cette période, pas moins de 2000 personnes seront employées dans les différents services, publics et privés qui feront vivre ces villes. Il s’agit des services sociaux comme les écoles et centres de santé, les services commerciaux et administratifs. Ces villes ainsi construites deviendront un modèle pour la société congolaise.
Sites, financement et modalités d’acquisition
Les initiateurs du projet prévoient 8 sites pour ériger ces maisons ici dans la capitale. Deux sites sont déjà identifiés pour accueillir au total 4.000 familles dont le site de Mpasa III où sera érigé la Cité Bienheureux Isidore Bakanja ayant une capacité de 5.450 maisons. Les maisons seront construites en « X-LAM » qui est une technologie à base du bois. Deux usines sont installées à Kinshasa : la première est une scierie et la deuxième va fabriquer le « X-LAM ». Le finissage et les équipements seront garantis d’origine italienne. Selon cette technologie, le temps moyen pour construire une maison est de trois semaines. La durée de vie d’une maison est estimée à 200 ans, sans fissure et avec une résistance garantie contre les tremblements de terre. Par contre, le coût sera bientôt fixé. Il est prévu un délai de 5 à 10 ans (donc jusqu’en 2028) pour construire les 40.000 maisons des enseignants kinois.
Parmi les partenaires responsables, le CALCC est le maître d’ouvrage qui mobilise les fonds à l’intérieur et à l’extérieur de l’Eglise et du pays à travers le Fonds Isidore Bakanja (FIB). Il met en place un Comité de pilotage du projet composé des partenaires à l’éducation : coordinations urbaines des écoles conventionnées catholiques et protestantes, synergie des syndicats de l’EPSP et Comités urbains des associations des parents. Par ailleurs, le Groupe italo-congolais « Conception des Structures Innovantes (CSI) », est le responsable technique du projet ; il conduit les études et construit les cités. Il appuie le CALCC dans la mobilisation des fonds au particulier en Europe. Enfin, la Bank of Africa (BOA) est l’accompagnatrice du projet. Elle loge les comptes du FIB et les salaires des enseignants. Elle avance les crédits et les enseignants bénéficiaires devront payer par mois 30$ par enseignant bénéficiaire pour ce crédit immobilier.
SAKAZ