
Les Églises Indépendantes du Congo réagissent vivement à la rencontre entre le président Félix Tshisekedi et les représentants de la Conférence Épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l'Eglise du Christ au Congo (ECC), tenue le samedi 21 juin dernier à la cité de l'Union africaine à Kinshasa, dans le cadre du pacte social sur la paix initié il y a peu à l'intérieur et à l'extérieur de la République démocratique du Congo.
Par la voix de son chef spirituel, l’archevêque Léonard Matebwe Lambalamba, les églises indépendantes du Congo contestent une approche qu’elle juge « discriminatoire et non représentative » de la diversité religieuse du pays. Dans une interview le dimanche 22 juin 2025 à 7SUR7.CD, l'archevêque Léonard Matebwe a affirmé que cette rencontre avec le chef de l'Etat devait impliquer toutes les confessions religieuses du pays.
« Le président de la République ne pouvait pas les recevoir seuls. Il pouvait les recevoir avec les autres parce qu'on ne sait pas ce qui est caché là derrière », a déclaré l'archevêque Léonard Matebwe à l’issue d’une réunion tenue à Kinshasa.
Le représentant des églises indépendantes du Congo estime que le processus de paix ne doit pas être monopolisé par deux confessions religieuses. Pour l'archevêque Léonard Matebwe Lambalamba, l'équipe chargée de faire le suivi du pacte social pour la paix tel que proposé par la CENCO et l'ECC doit être élargie à toutes les confessions religieuses dont l'Union des Églises indépendantes du Congo qui doit piloter ce processus de paix car, a-t-il poursuivi, la CENCO et l'ECC sont souvent « accusées de partialité et de proximité douteuse avec certains acteurs politiques du pays ».
« La CENCO et l'ECC ne peuvent plus diriger ce processus. Leur passé politique les entache. Elles doivent désormais jouer un rôle de simples membres au sein de l'équipe », a martelé l'archevêque Léonard Matebwe Lambalamba.
Dans le même ordre d'idées, l'UEIC a demandé une modification du nom même de l'initiative. L'expression « pacte social pour la paix » suscite, poursuit ce chef religieux, des réserves au sein de cette structure.
« Nous voulons que ce mot-là soit changé. Comment peut-on parler d'un pacte ? C'est comme une alliance. Une alliance sociale ? Qu'est-ce qui est caché dans ce mot-là ? Voilà pourquoi nous proposons qu'on le change et qu'on prenne une initiative autrement », a-t-il insisté.
Cette prise de parole relance le débat sur la nécessité d'un dialogue véritablement inclusif, transparent et représentatif de la pluralité spirituelle du pays dans un contexte où la paix dans l'Est de la RDC reste fragile. L'appel de l’UEIC relance le débat sur l’inclusivité et l’impartialité dans les démarches de réconciliation nationale.
Patient Lukusa