Le « Vade-mecum de survie du jeune avocat intervenant dans le cadre d’une garde à vue » a été officiellement présenté le samedi 21 juin à Kinshasa. Les auteurs, Daniel Blaise Ngos et Junior Kapuya, avocats respectivement au barreau du Cameroun et au barreau de Kinshasa Gombe, partagent leurs expériences personnelles acquises au début de leurs carrières et offrent des conseils sur la conduite à adopter lorsqu'un jeune avocat représente un client en garde à vue, durant l'instruction policière et judiciaire.
Dans cet ouvrage, les auteurs fournissent aux jeunes avocats des conseils pratiques et des techniques pour éviter les tensions inutiles avec les Officiers de police judiciaire (OPJ) et même avec leurs clients. Ils mettent également l'accent sur l'importance de bâtir des relations interprofessionnelles respectueuses avec les magistrats, ainsi que sur le maintien d'une communication efficace et d'une confiance mutuelle avec tous les acteurs de la chaîne judiciaire.
De plus, ce livre qui appelle « à l'excellence, à la rigueur et à la passion », selon ses auteurs, s'adresse non seulement aux jeunes avocats, mais constitue également un outil de travail pour tous les intervenants du système judiciaire, incluant les prévenus et leurs familles, les OPJ, les avocats, les médecins et les interprètes.
« Le jeune avocat a besoin de la connaissance, il veut savoir où il est et ce qu'il doit y faire. Les aînés n’ont pas ce problème. Le jeune avocat doit apprendre comment attirer la clientèle vers lui et comment la conserver. Nous pensons que cela ne passe pas par les réseaux, mais plutôt par la qualité des services offerts. Cette qualité dépend elle-même des compétences dont on dispose. C'est dans cette logique que nous nous adressons aux jeunes avocats pour leur fournir les outils nécessaires afin qu'ils sachent exactement quoi faire lorsqu'ils se retrouvent dans une situation d’enquête préliminaire. Cela leur permettra, par exemple, de rappeler au confrère en face qu’il n’est pas enquêteur ou même à l’enquêteur qu’il n’est pas l’avocat de la partie adverse », a déclaré Daniel Blaise Ngos.
En République Démocratique du Congo comme au Cameroun, les jeunes avocats représentent la majorité au sein des barreaux. Ayant été membres de la Fédération africaine des associations et unions de jeunes avocats (FAUJA), les auteurs affirment connaître les difficultés rencontrées par les débutants dans leur profession. D'où, l'importance de cet ouvrage qui aborde les béabas de la profession d’avocat.
« Dans le cadre des mouvements associatifs auxquels nous avons pris part, la problématique des jeunes avocats est souvent revenue. Nous avons épinglé la question de la garde à vue, car trop souvent, les jeunes avocats sont confrontés au mépris des enquêteurs, avec les conséquences que nous connaissons », a ajouté Junior Kapuya.
Junior Kapuya est avocat depuis 2007, tandis que Daniel Blaise Ngos exerce depuis 2009. Ce dernier a même été président de l’Association des jeunes avocats du barreau du Cameroun, un pays d'Afrique centrale qui ne dispose que d'un seul barreau.
Il convient de noter que ce livre a été baptisé par Joëlle Kona, vice-présidente de la Commission nationale des droits de l'homme (CNDH). Elle a promis que cette institution d’appui à la démocratie va promouvoir cet ouvrage auprès des responsables judiciaires et va organiser des formations pour les acteurs judiciaires impliqués dans l’exécution de la garde à vue.
Bienfait Luganywa