TGI/Matete : contradictions entre le pasteur Kankolongo et ses témoins

Vendredi 18 septembre 2015 - 12:50

Comme prévue, la seconde audience publique au degré d’appel, dans l’affaire qui oppose le Révérend Pasteur Médard Kankolongo, de l’église « Le Rocher Frappé », à Crispin Nyala et Isaac Kanyinda, s’est tenue hier jeudi 17 septembre 2015 devant le Tribunal de grande instance de Matete. Elle s’est focalisée sur l’audition du plaignant Kankolongo, du prévenu Isaac Kanyinda ainsi que des renseignants Bukasa, Thierry Tshiyoyo Kankolongo et Kanku Willy. Quant à Crispin Nyala, c’est son avocat qui l’a représenté, car il vient de partir pour les Etats-Unis d’Amérique, après avoir gagné la loterie DV.

Venu pour éclairer le tribunal, Médard Kankolongo a soutenu n’avoir jamais reçu des mains de Isaac Kanyinda un CD contenant des chansons du musicien Bukasa pour audition, en vue d’émettre son point de vue sur leur qualité, avant duplication. Il a mis Isaac Kanyinda au défi de présenter au tribunal une preuve matérielle de cette déposition. Il a reconnu par contre avoir donné une somme d’argent au chantre Bukasa comme assistance sociale après son refoulement du Congo/Brazzaville.

Poursuivant sa déposition, Médard Kankolongo a déclaré que c’est le 8 novembre 2014 qu’il avait été l’objet d’imputations dommageables, dénonciation calomnieuse ainsi que de menaces de la part de Crispin Nyala et Isaac Kanyinda. Selon lui, il avait parlé en présence de plusieurs membres de son église, qui étaient en train d’aménager le temple pour la prière du dimanche, parmi lesquels Thierry Tshiyoyo et Willy Kanku.

Cette version a été contestée par Isaac Kanyinda. Selon lui, le Révérend Pasteur Kakolongo a soutenu des faits contraires à la réalité. En tant que directeur artistique et fils spirituel, il avait remis la maquette de son album à Médard Kankolongo. Pour ce faire, il n’avait pas besoin d’exiger une preuve matérielle de cette donation. En plus, selon les principes de l’église, chaque fois que l’on donne quelque chose au Pasteur, ce dernier n’établit ni ne signe aucun document.

Les renseignants se contredisent

Cité par Médard Kankolongo, le chantre Bukasa ainsi que les deux autres fidèles Willy Kanku et Thierry Tshiyoyo Kankolongo ont fait des dépositions contradictoires. Le chantre Bukasa a reconnu avoir reçu une somme d’argent dont il ignore le montant auprès du Révérend Pasteur. Cette somme lui avait permis de dupliquer une centaine de CD au niveau de l’immeuble Boutour. En guise de reconnaissance, il avait aussi mis la photo de Médard Kankolongo sur le CD. Cependant il est vrai que le Pasteur était victime d’imputations auxquelles il a fait allusion. Pour confirmer qu’il était en train de dire la vérité, Bukasa a présenté au tribunal un enregistrement intitulé « Isaac afingi Pasteur », c’est-à-dire « Isaac a insulté le Pasteur ».

Comparaissant après le chantre, le renseignant Thierry Tshiyoyo s’est illustré par des contradictions. Il a d’abord soutenu que c’est lui qui était l’auteur de l’enregistrement de la dispute entre Kanyinda, Nyala et le Pasteur. Présent à l’église ce jour-là, il s’était interposé pour calmer les esprits. Le même renseignant s’est rebiffé pour dire qu’il existe deux enregistrements intitulés « Propos Crispin et propos Kanyinda », qui incriminent Kanyinda et Nyala. Contrairement à ce qu’a soutenu le pasteur, Thierry Tshiyoyo a affirmé que le 8 novembre 2014, lors de la discussion, il n’y avait que six personnes à l’église. Les personnes qui s’occupent de la propreté de l’église n’étaient pas présentes.

Willy Kanku par contre a soutenu qu’en dehors du Pasteur, du chantre, de Crispin Nyala et Isaac Kanyinda, il y avait aussi des mamans qui font la propreté de l’église. D’abord, il a prétendu ne pas connaître les noms de deux mamans, puis il s’est ravivé pour les décliner. Cela fait, selon ce renseignant, total de huit personnes au sein de l’église pendant que l’image du Pasteur était ternie.

Pour rappel, le Révérend Pasteur Médard Kankolongo de l’église « Le Rocher Frappé », située sur Assossa, dans la commune de Kasa –Vubu, est en appel pour mal jugé. Au 1er degré, il avait attrait ses fidèles Crispin Nyala et Isaac Kanyinda, pour diffamation, imputations dommageables et menaces. Après examen de la cause, les juges avaient débouté le Pasteur et l’avait condamné aux dommages et intérêtss de 5000 dollars américains. Le tout était parti d’un album produit par Crispin Nyala, dont la maquette était remise au Pasteur pour audition par Kanyinda. Curieusement, le CD s’était retrouvé sur le marché avec l’effigie du Pasteur. Pourtant, l’exclusivité de la duplication et de la vente était réservée à Crispin Nyala.

Yves Kadima