C’est la fin de l’année 2014, la première de votre troisième mandat à la tête de la Fédération congolaise de cyclisme (Fecocy). Quel bilan faites-vous ?
Comme vous le dites, nous sommes à la fin de l’année 2014. C’est une occasion pour moi de vous présenter d’abord à vous et à toute votre rédaction nos vœux les meilleurs. Quel bilan à la fin de l’année 2014 ? Malgré les difficultés, nous avons réussi à ramener le cyclisme congolais à un très haut niveau grâce notamment au concours du Gouvernement. Aujourd’hui, la population congolaise s’intéresse à ce sport autrefois oublié par le commun de mortel. La difficulté réside au niveau de la mise en place de cadre juridique qui doit nous accompagner. Cadre dans lequel nous devons évoluer. Nous avons des problèmes techniques, l’amélioration des qualités de nos athlètes. Et nous avons aussi des problèmes d’organisation. Lorsque nous parlons organisation, je ne vois pas l’organisation de notre structure, mais de l’organisation régulière des meetings, des courses. Là, c’est un problème des moyens qui nous font défaut. Ceci est un handicap parce que nous devons doter nos athlètes des équipements, organiser régulièrement des courses à Kinshasa et dans les provinces.
Malgré tous ces problèmes, nous avons pu marquer à notre manière l’année 2014. Ainsi, nous avons organisé le Tour cycliste international du Congo grâce à l’implication du Gouvernement que dirige Matata Ponyo sous le leadership du chef de l’Etat, Joseph Kabila. Au début de l’année, nous avons organisé le championnat national " nouvelle formule " (formule rotative). Et à la fin de 2014, le championnat national dans la Province Orientale, précisément à Kisangani.
Nous avons eu à organiser quatre assemblées générales ordinaires et extraordinaires en 2014. Une assemblée générale au Katanga, une assemblée générale de fin de mandat à Kinshasa et aussi une autre d’harmonisation des statuts conformément à la nouvelle réglementation en vigueur en RDC, toujours à Kinshasa. Et enfin, une assemblée générale à Kisangani.
En 2014, nous sommes passés de trois ligues provinciales à huit ligues qui ont rempli les conditions exigées par l’Etat pour rendre opérationnelle une fédération. Nous avons les ligues provinciales du Bas-Congo, du Sud-Kivu, du Nord-Kivu, de Kinshasa… et bientôt celles du Maniema, du Kasaï-Occidental et du Kasaï-Oriental qui se sont conformées aux textes en vigueur. Ces derniers stipulent qu’une fédération doit avoir plusieurs ligues provinciales. Elles doivent avoir au moins trois ententes urbaines.
A cette même année finissante, nous avons organisé un séminaire de formation et de recyclage pour nos commissaires aux courses (arbitres et juges) pour leur permettre de s’améliorer et de s’adapter aux nouvelles règles. Nous visons le renforcement des capacités et de mise à niveau de nos cadres techniques. Enfin, nos cyclistes viennent de participer au Tour de Madagascar organisé du 2 au 17 décembre 2014 dans cette grande île de l’océan indien. Ils ont ramené deux trophées. Bientôt, ils se rendront en Afrique du Sud où sera organisé le championnat d’Afrique de cyclisme.
Quelles sont les perspectives d’avenir pour la Fecocy ?
En 2015, notre cheval de bataille sera la formation de nos athlètes et de nos entraîneurs sans oublier les autres cadres de la Fecocy. Il en sera de même de l’année 2016. Nous ne voulons plus être des figurants. Nous visons l’excellence pour nos cyclistes dans toutes les compétitions que nous organisons en 2015 et aussi celles organisées à l’extérieur du pays. Nous souhaitons que nos cyclistes puissent figurer parmi au moins les dix premiers si pas les cinq. Pour parvenir à de bons résultats, nous attachons une grande importance dans l’encadrement des jeunes athlètes (juniors). Pour ce faire, nous devons collaborer avec les organismes internationaux compétents du cyclisme comme la Confédération africaine du cyclisme (CAC), l’Union cycliste international (UCI) et les sponsors sans oublier le Gouvernement congolais qui est notre premier sponsor.
Nous allons aussi former nos entraîneurs afin de les rendre aussi performants comme ceux des autres nations africaines à l’instar des Ivoiriens toujours présents aux différentes formations. Le fruit de cette politique a payé. La preuve. C’est un cycliste ivoirien qui a remporté le Tour international cycliste du Congo. Mais tout cela nécessite beaucoup de moyens. Nous devons faire rouler beaucoup nos cyclistes et les doter à court et long termes en équipements dans la mesure du possible. Il faudra aussi disposer des primes conséquentes pour nos athlètes qui peuvent avoir un impact positif sur leur vie sociale. Car nous savons que nos athlètes ne sont pas des professionnels ni des amateurs, mais ils vivent de leur métier de cycliste.
Propos recueillis par Rachidi MABANDU & Pascal LIKANA