La ville de Kisangani, capitale de la province orientale dans sa configuration actuelle et de la future province constitutionnelle de la Tshopo, s’est vu son pont dénommé « Pont Tshopo II » reliant les deux rives de la rivière Tshopo (Nord- de la ville), complètement remplacé et modernisé.
L’ancien ouvrage de type Belley d’une longueur de 158,8 mètres linéaires, de 3,15 mètres de largeur et d’une capacité de 25 tonnes construit depuis la colonisation belge, détruit par des insurgés et reconstruit par le génie militaire congolais en 1967, a cédé sa place à un nouveau. Celui-ci, métallique modulaire éclairé, le premier en République Démocratique du Congo, a été construit par l’Office des Routes avec le financement du Trésor public et du Fonds national d’entretien routier (FONER) pour un coût de 3.950.000 USD (trois millions neuf cent cinquante mille dollars américains). De type Waagner Biro, il a une longueur de 164 mètre linéaires, 4,20 mètres de largeur et une capacité de 41 tonnes qui peut être portée à 60 tonnes. Il est pourvu de 2 trottoirs, l’un de chaque côté de la voie utile, contrairement à l’ancien ouvrage qui n’en disposait que d’un seul (un côté).
L’éclairage du Pont ( Tshopo II » a été placé par la société PROJELEC tranché au réseau SNEL avec des lampadaires fournis par une société chinoise qui éclairent toute la nuit la voie utile et les deux trottoirs. La probabilité de coupure de courant électrique est quasiment nulle dans le site.
L’Office des Voiries et Drainage (OVD) sous traitante de la Société Zhengwei Technique Cooperation (SZTC) a pour sa part signé sa présence par l’asphaltage d’une dizaine de mètres de part et d’autre de l’ouvrage afin de lui donner un plus et pour la beauté de la cérémonie.
Les travaux de construction du « Pont Tshopo II » avaient été lancés en juin 2014 par le gouvernement de la province orientale, Jean Bamanisa Saidi en présence du conseiller du chef de l’Etat en matière d’infrastructure, Kibembe Mazungu et u staff dirigeant de la Direction provinciale de l’Office des Routes.
Après 4 moins d’intenses et inlassables travaux par les vaillants ingénieurs de l’Office des Routes et une cinquantaine d’agents sous l’encadrement de leur Directeur provincial, Léandre Lekongo Nzaba et le suivi de Jean Bamanisa Saidi, le « Pont Tshopo II », flambant neuf métallique modulaire éclairé, est désormais en service. Il a été inauguré le samedi 25 octobre 2014 par le Président de la République, Joseph Kabila Kabange qui a effectué le déplacement de Kisangani pour la circonstance. C’était dans une ambiance festive et haute en couleur où l’on a noté la présence des autorités et autres personnalités de tous calibres.
Il s’est agi, entre autres, du ministre des ITPR Fridolin Kaswerhi, du gouverneur de province Jean Bamanisa Saidi et son équipe gouvernementale, du Président de l’Assemblée provinciale, l’honorable Philippe Massikini Kamango à la tête de son organe délibérant, du DG de l’Office des Routes, l’ingénieur Mutima Sakrini, de celui de l’Office des Voiries et Drainage (OVD) Benjamin Wenga, des autorités militaires et de la PNC, du maire de Kisangani Augustin Osumaka LOfanga ainsi que des bourgmestres et bourgmestres ad-joints des communes, etc.
C’est une foule compacte et en liesse des membres des partis politiques et des Forces vives de la ville qui a pris d’assaut la Place du « Pont Tshopo II », répondant à l’appel du gouverneur Bamanisa, scandant chants et exhibant des pas de danse.
Une inauguration qui couvre celle de plusieurs autres
Dans son discours de bienvenue, le chef de l’Exécutif provincial a précisé que le « Pont Tshopo II » est située sur la route nationale numéro 4 (RN4) qui relie des territoires, des districts et des provinces du pays. Pour Jean Bamanisa Saidi, l’inauguration de cet ouvrage d’art n’est que symbolique. Elle recouvre celle de plusieurs autres ponts déjà réhabilités sur toute l’étendue de la province orientale parmi lesquels il a cité les ponts Tigba, Loya et Avakubi sur la RN4 axe Kisangani-Beni (Nord-Kivu) ; le pont Epulu sur le même tronçon qui avait été remplacée ; et le pont Luthuli récemment réhabilité au PK 61 sur la route Yangambi, ouest de Kisangani.
Le n°1 de la province orientale a donné les assurances selon lesquelles, en plus de ce travail déjà abattu, plusieurs autres ponts vont être démontés et remplacées tendis que d’autres seront réhabilités.
Selon la vision de Baminisa Saidi, le remplacement et la réhabilitation des ponts qui desservent les routes de l’arrière-province vont permettre le désenclavement de certains coins de la province orientale et les ouvrir au trafic avec d’autres provinces frontalières. Ceci revêt son importance capitale d’autant plus qu’en plus de relier les territoires, districts et provinces, les ponts relient aussi et surtout les hommes.
Revenant sur le « Pont Tshopo II » et la RN4 axe Kisangani-Buta, Jean Bamanisa a affirmé que le district du Bas-Uélé n’est plus inaccessible depuis la réhabilitation de cette route jusqu’à Aketi (soit 450km de Kisangani). Les différents produits agricoles tels que l’arachide, le coton et autres pourront donc approvisionner la ville de Kisangani.
L’autorité provinciale n’a pas ainsi caché sa joie immense à l’occasion de l’inauguration du « Pont Tshopo II » par le chef de l’Etat. Bamanisa Saidi a qualifié ce samedi 25 octobre 2014 d’un grand jour pour la Province Orientale, en général, et la ville de Kisangani, en particulier. D’après lui, la coupure du ruban symbolique de cette réalisation et sa traversée symbolisent pour les Boyomaises et Boyomais en même temps la rupture avec un passé sombre de destruction et une traversée triomphale vers un avenir de développement imprégné par la vision de la « Révolution de la Modernité » qui fera de la RD Congo un Etat émergeant d’ici à l’horizon 2030.
Il a exhorté la population à utiliser ce pont en bon père de famille dans la mesure où de cet ouvrage la ville sera approvisionnée en denrées alimentaires de première nécessité et de lui ses maux seront soulagés. Il a présenté ses sincères remerciements au Président Joseph Kabila Kabange pour ce geste significatif qu’il a posé en faveur de la ville de Kisangani et de la province orientale toute entière.
Le Pont Tshopo II et la Transafricaine
Le Pont Tshopo II jouera un grand rôle dans les sous-régions de l’Est et de l’Ouest africaines, a estimé le ministre des Infrastructures, Travaux publics et Reconstruction dans son allocution. Fridolin Kasweshi a mis en exergue l’aspect du projet Transafricaine de cet ouvrage.
Selon lui de par sa position géographique sur la RN4, le Pont « Tshopo II », reliera l’Est et l’Ouest de la province orientale, le Nord-Kivu et l’Equateur, le Port de Mombasa au Kenya et celui de Lagos au Nigeria en passant par les villes et localités congolaises de Kasindi, Beni, Kisangani, Buta, Aketi, Bumba, Lisala, Gemena et Zongo, et Bangui en Centrafrique, Douala au Cameroun et Lagos.
Le ministre Kasweshi a mis en garde contre la politisation des ports et routes en demandant de veiller au respect des barrières de pluie, de la limitation de la vitesse à 20km/h au passage sur le pont et à la lutte contre les actes de vandalisme comme ceux déplorés pour d’autres ports en RDC.
Après le discours de Fridolin Kasweshi, le chef de l’Etat, qui avait à ses côtés toutes les personnalités importantes, s’est fait expliquer l’exécution des travaux du « Pont Tshopo II » part le Directeur général de l’Office des Routes, Mutima Sakrini. Cette étape a été suivie de la coupure du ruban symbolique proprement dite par le Président Joseph Kabila Kabange en personne.
Avant que lui et toute la suite ne fassent un aller-retour sur ce bel ouvrage à titre inaugural.
Les usages libérés
L’inauguration du Pont métallique modulaire éclairé « Tshopo II » vient marquer la fin de 4 mois de calvaire qu’ont subi les usagers de l’ancien ouvrage. En effet, les piétons (écoliers, élèves, étudiants, enseignants, travailleurs, agents et fonctionnaires de l’Etat, agriculteurs), les cyclistes et les motocyclistes étaient autorisés, par le maire de la ville, de passer par la passerelle du barrage hydro-électrique de la SNEL, un endroit hautement dangereux, pour aller à l’une ou l’autre rive de la rivière Tshopo.
Ce lieu était même transformé en un lieu de tracasseries de tous ordres sur la paisible population de la part de ceux-là même censés règlementer le passage en imposant une discipline de fer sur les usagers pour éviter les accidents. Dieu merci qu’aucun cas malheureux n’a été déploré durant toute la durée des travaux. Le chef de l’administration urbaine aura poussé un grand ouf de soulagement, car la SNEL avait déjà décliné toute responsabilité en cas d’accident !
S’agissant des automobilistes, ils étaient contraints de laisser leurs engins (camions, voitures, bus, …) à l’une ou l’autre rive de la rivière Tshopo, ou d’emprunter le bac de l’Office des Routes affecté pour la circonstance au coût très élevé (20 à 100 USD/traversée). La société COTREFOR avait des difficultés pour évacuer ses grumes qu’elle exploite dans la forêt située sur la rive droite de la rivière Tshopo.
Voilà qui justifie l’engouement sur le « Pont shopo II » des habitants de Kisangani présents à cette grandiose cérémonie après qu’ils aient été autorisés à en faire usage. Tous, dans l’euphorie générale, ont crié à tue-tête « libérés, libérés !!! ». quelque temps après, le trafic des véhicules a repris normalement.
Quid du pont modulaire ?
Dans un entretien seul à seul avec La Référence Plus, le Directeur provincial de l’Office des Routes a éclairé l’opinion sur le pont modulaire, un vocable nouveau pour les usagers. Léandre Lekongo Nzaba a été clair et simple. Selon lui, le pont modulaire est tout simplement un pont métallique à grande résistance. Celui de Kisangani (Tshopo II) est le premier éclairé et à portée (164ml) de la RDC.
S’agissant du mouvement (bondissement) que les usagers sentent en roulant ou marchant sur le pont, il a calmé les esprits. « Le pont modulaire est un pont souple qui doit respirer contrairement au pont rigide », a-t-il précisé.
Le Directeur provincial de l’Office des routes a profité de cette opportunité pour féliciter se agents de Kisangani lesquels sont capables de beaucoup de choses. Il a reconnu que ces derniers ont travaillé dans le stress parce que c’était un grand travail à haut risque. Ainsi a-t-il remercié le Seigneur Très Haut parce que le chantier n’a enregistré aucun dégât durant les travaux. Son souhait est de voir ce pont être d’un système de pesage pour contrôler les charges des véhicules.
Léandre Lekongo a aussi adressé ses remerciements au Président Joseph Kabila pour avoir réalisé sa promesse et l’assure que l’Office des Routes le soutient t le soutiendra toujours dans sa vision de modernisation des infrastructures de base, notamment, les routes, ponts et bacs qui sont de son domaine.
Connexion entre les deux rives de la rivière Tshopo, le « Pont métallique modulaire éclairé Tshopo II » est aussi un véritable bijou qui attire déjà la curiosité des Boyomaises et Boyomais jusqu’à devenir l’un des sites touristiques de la ville de Kisangani. Mes photographes et cameramen en font leur affaire.
Et le « Pont Tshopo I » ?
Pour votre gouverne, la rivière Tshopo est traversée par deux ponts. Outre le « Pont Tshopo II » à l’honneur, il y a le « Pont Tshopo I ». Celui-ci est situé en amont de la rivière Tshopo, à 122 km de Kisangani sur la RN4 (axe Kisangani-Beni).
C’est le « Pont Tshopo I » qui marque la frontière entre le territoire d’Ubundu par la collectivité-secteur de Bakumu Kilinga et celui de Bafwasende par le secteur de Bekeni-Kondolose, pour ceux qui empruntent cette voie. De type Belley et d’une capacité de 25 tonnes, il figure sur la liste des ouvrages concernés par la réhabilitation ou le remplacement. Il sera remplacé par un pont de type Mameres d’une capacité de 60 tonnes.
Le PK 122 est une agglomération célèbre sur la RN4 étant donné que c’est l’escale où tous les voyageurs ou presque en partance ou à destination de Kisangani se ressourcent dans des restaurants de fortune en s’empiffrant de viandes de brousse ou de poissons avant de continuer leur route.
Dans le cadre de la vision de la Révolution de la modernité du Président Joseph Kabila Kabange en province orientale sous l’impulsion du gouverneur Jean Bamanisa Saidi, la ville de Kisangani est le précurseur des ponts métalliques modulaires éclairés en République Démocratique du Congo. Et personne en peut lui en dénier cette palme dans l’espoir que d’autres provinces en seront un jour dotées !
(UIn reportage de Gilbert Risasi Sindano