La Coalition des Organisations de la Société Civile pour le Suivi des Réformes et de l’Action Publique (CORAP) a porté un message aux assises de la COP 30 à Belém, au Brésil, en faveur d’une transition énergétique juste, souveraine et centrée sur les communautés locales de la République Démocratique du Congo.
Alors que la RDC se présente sur la scène internationale comme un « pays solution » face aux crises climatiques, la CORAP rappelle que cette ambition ne peut être crédible que si les politiques nationales respectent la justice sociale, la participation citoyenne et la protection des droits des peuples autochtones.
Selon cette coalition, certains projets phares tels que le Couloir Vert Kivu-Kinshasa, les grands barrages comme Inga 3 ou l’exploitation pétrolière dans la Cuvette Centrale, comportent des risques majeurs lorsqu’ils sont mis en œuvre sans transparence ni consultation.
« La transition ne peut pas être une nouvelle forme d’injustice. Les populations doivent être au cœur des décisions qui touchent leurs terres et leurs ressources », a martelé la CORAP dans son message à la COP 30.
L’organisation salue néanmoins la création du Couloir Vert Kivu-Kinshasa, première aire protégée à vocation communautaire, tout en avertissant du besoin de renforcer sa gouvernance pour éviter qu’il ne devienne un instrument d’intérêts privés.
Elle s’inquiète également du retour de la Banque mondiale dans le projet Inga 3, dénonçant ainsi une absence de transparence, des risques environnementaux élevés et un modèle énergétique tourné vers l’exportation plutôt que vers les besoins des Congolais.
Sur le plan pétrolier, la CORAP a, à cette occasion dénoncé les 55 blocs pétroliers et 3 blocs gaziers mis en concession, évoquant un « danger direct » pour les forêts du Bassin du Congo, la biodiversité et près de 40 millions de personnes.
Emmanuel Musuyu, secrétaire exécutif de la CORAP, appelle à rompre avec les projets destructeurs
« Nous disons non aux fausses solutions. La RDC doit construire une transition juste, souveraine et solidaire, fondée sur les énergies renouvelables et le respect des communautés », a-t-il déclaré
La CORAP a, en outre, demandé à la communauté internationale de faciliter l’accès direct des peuples autochtones et des communautés locales aux financements climatiques, notamment via des mécanismes comme le Tropical Forests Forever Fund (TFFF), tout en plaidant pour que celui-ci s’étende pleinement au Bassin du Congo.
Sandrine Fundi