Pour la sénatrice du Katanga, le moment n’est pas encore indiqué pour engager le débat du oui ou du non, étant donné que Joseph Kabila a encore 2 ans dans sa seconde mandature.
* Aux yeux de cette dame de fer, le plus important est de savoir comment arriver à donner
La dame de fer, Bijou Goya Kitenge, sénatrice du Haut-Katanga est encore sortie du bois. Ce n’est pas dans l’hémicycle de la Chambre haute dans la salle des Conférences internationales au Palais du peuple mais devant sa base de Lubumbashi, la capitale du cuivre. C’est dans le cadre des contacts avec ses électeurs pendant les vacances parlementaires.
Les activités ont commencé samedi 20 septembre dans l’avant-midi avec la distribution des produits pharmaceutiques dans certaines formations médicales. Le clou de cette journée, c’est la finale du match des jeunes filles et garçons à la commune de la Rwashi avec la remise du trophée aux équipes gagnantes.
Mais l’événement, c’est le meeting qui a eu lieu dimanche dernier dans la salle du Cercle FAMILIA dans la commune de Lubumbashi. La salle était pleine comme un œuf. A l’affiche, l’Ong " SOS-ENFANTS d’EDEN ", dont Goya Kitenge est initiatrice et qui fêtait ses 10 ans d’existence.
L’élue des élus du Katanga a tenu tout ce monde en haleine avec un langage direct, franc et sans entourloupes se résumant à un appel à la responsabilité. Sur tous les plans. Dans son message face à cette assistance en transe, la Sénatrice Goya a développé quatre thèmes notamment politique avec le débat manichéen sur la révision constitutionnelle avec soit le oui soit le non et rien d’autre, les élections, ensuite le social et l’économie.
METHODE PEDAGOGIQUE
Attaquant la révision constitutionnelle par une méthode pédagogique, Bijou Goya Kitenge s’explique mal les motivations de ce débat qu’elle qualifie de stérile. Elle refuse de cautionner un débat qui distraie le peuple en l’éloignant de ses préoccupations fondamentales qui sont l’aspiration au bien-être.
Comment y arriver en donnant du travail aux jeunes ? C’est cela le débat. Le reste n’est que distraction. D’autant que, argumente-t-elle, le Président Kabila a encore 2 ans pleins à sa mandature actuelle. Il doit continuer à travailler pendant ces deux ans et non justement être distrait par tous ces chants du cygne.
En plus, la sénatrice n’a pas encore vu un projet du Gouvernement portant révision de la Constitution du 18 février 2006. Jusqu’ici, on débat par rapport aux rumeurs et non sur base des faits. Le moment venu, lorsqu’il sera vraiment question d’en débattre, là on discutera sur l’opportunité et le bien-fondé d’une révision constitutionnelle.
Toutefois, à ce jour Bijou Goya constate qu’on n’en est pas encore là. Cependant, elle déplore le fait que le débat est en train de déchirer irrémédiablement la classe politique divisée en deux camps : celui du oui et celui du non. Pour elle, ces divisions affectent le peuple car c’est lui qui en paye toujours un lourd tribut. Et ce, au moment où il est en plus confronté aux dures réalités de la vie quotidienne.
ENTERRER IMMEDIATEMENT LA HACHE DE GUERRE
D’où la sénatrice du Katanga décrète la fin des hostilités et convie les uns et les autres à enterrer immédiatement la hache de guerre. Elle persiste et signe pour que personne n’en ignore : ni oui ni non, car le match a encore cours jusqu’en 2016.
Au même chapitre politique, elle a exhorté les Congolais à travers sa base de Lubumbashi à voter utilement lorsque le moment sera venu et non se vendre contre un présent. Ceux-là qui les avaient gratifiés de cadeaux, ont-ils vraiment œuvré pour l’avenir du peuple congolais ? Non, répond en chœur la salle chauffée à blanc. C’est pourquoi il faut une évaluation de tous ceux qui ont un mandat du peuple souverain y compris Bijou Goya.
Celle-ci a lancé un véritable éveil à la conscience sur la question des élections. Quant au gouvernement actuel, elle reconnaît qu’il travaille mais doit faire plus. L’élue des élus du Haut-Katanga estime par ailleurs que là où il y a des actions à louer, l’honnêteté intellectuelle exige de ne pas se taire.
C’est à cet exercice qu’elle se livre dans ses pérégrinations dans le Congo profond comme tout récemment à Gbadolite, à l’Equateur. Mais, là où il n’ya aucune réalisations, son mandat de sénatrice l’oblige à le dénoncer. Au Katanga par exemple, on a construit mais il y a des coins dans la ville de Lubumbashi même où il manque du courant électrique et d’eau comme à la Katuba.
Sur le plan social, Goya Kitenge a brossé un sombre tableau dans lequel on voit la population qui croupit dans la misère noire sans aucune perspective d’avenir, le taux du chômage est très élevé avec les jeunes gens en premier surtout les diplômés universitaires. C’est cette situation qui conduit à la pauvreté.
La sénatrice ne cessera jamais de plaider pour la relance effective avec des moyens conséquents de la SNCC, épine dorsale de l’activité économique de toute la Rdc. Bijou Goya Kitenge s’est aussi appesantie sur les questions morales où elle a stigmatisé des antivaleurs qui minent encore la société congolaise. Cela est un frein à l’épanouissement économique, donc au développent du pays. Qu’en est-il alors de la conclusion de ce meeting-fleuve de la dame de fer de l’eldorado du Katanga ? La conclusion ? Elle se résume agréablement en un mot. Un seul mot : la concorde. KANDOLO M.