Sous les auspices du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), un séminaire régional réunissant plus de 40 experts se tient du mardi 28 à mercredi 29 octobre 2014 en République démocratique du Congo (RDC). Lors de ces travaux qui se tiennent à l’hôtel Sultani de Kinshasa, il sera question pour des experts externes et du CICR, de discuter avec les participants en vue de relever les défis concernant le contrôle des armes légères et petits calibres en Afrique centrale.
Selon la cheffe de la délégation du CICR en RDC, Alessandra Menegon, « il est impératif de poursuivre les efforts afin de réduire les effets dévastateurs de la disponibilité non réglementée des armes et leur utilisation ».
Selon elle, « cela devrait inclure la réduction de la vulnérabilité des personnes et des communautés à risque contre la violence engendrée par les armes légères, mais aussi aider ceux qui en sont déjà victimes, et systématiser la formation en droit international humanitaire et en droits de l’homme pour les porteurs d’armes, ainsi que la mise en œuvre de stratégies de prévention qui s’attaquent aux causes même de la violence armée dans des contextes spécifiques »
La prolifération et le trafic illicite des armes en Afrique Centrale constituent des facteurs non négligeables de la pérennisation et de l’intensification de la violence armée et des conflits armés dans la Région.
C’est pour cette raison que, pendant deux jours, les experts doivent entreprendre des échanges constructifs afin d’encourager les participants à la mise en œuvre de mécanismes et instruments juridiques qui traitent de ces questions.
« Tant que les armes seront d’un accès aussi facile, il y aura des abus »
Les participants devront aussi, « se pencher sur d’autres Conventions internationales qui traitent des armes et qui méritent également considération de la part des Etats, tels que la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnels ou la Convention sur les armes classiques et ses protocoles », a expliqué Antoine Bouvier, conseiller juridique du CICR.
« Tant que les armes seront d’un accès aussi facile, il y aura des abus, des vies seront fauchées, de graves violations du droit humanitaire seront commises et les secours médicaux et humanitaires seront menacés », a déclaré Alessandra Menegon, à l’ouverture des travaux du séminaire.
Pour la ministre congolaise de la justice, Wivine Mumba Matipa qui a représenté le ministre de l’intérieur à cette cérémonie d’ouverture, « la RDC a réalisé des grandes avancées sur la circulation des armes légères pour consolider la paix et renforcer l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national ».
« Beaucoup reste à faire pour la RDC » en dépit des avancées réalisées
Toutefois, Wivine Mumba Matipa avoue que, « le Congo est conscient qu’il y a encore beaucoup à faire avec d’autres pays membres ». « Signataire de la Charte de Nations Unies, socle de tous les textes, la RDC a souscrit à plusieurs autres instruments nationaux et internationaux ayant trait aux armes », rappelle-t-elle.
Selon elle, « la RD Congo étant un pays post-conflit, s’est engagée à lutter contre la prolifération des armes légères et petits calibres ». Cependant, avoue-t-elle, « beaucoup reste à faire à cause des difficultés liées à l’immensité du pays ».
La représentante du ministre Muyej Mangez a en outre, exhorté les participants à davantage « de lucidité, pour aboutir à des recommandations susceptibles à permettre à l’éradication de ces armes légères et petits calibres ».
C’est la première fois qu’un atelier régional sur la mise en œuvre des traités sur les armes est organisé en Afrique centrale.
Les experts invités à cet événement organisé sous le haut-patronage du Premier-ministre de la RDC, représentent les Etats signataires ou parties à la Convention de l’Afrique centrale pour le contrôle des armes légères et de petits calibres, dite Convention de Kinshasa, ainsi que les membres du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions sécuritaires en Afrique centrale.
Il s’agit de l’Angola, du Burundi, du Cameroun, du Congo-Brazzaville, du Gabon, de la Guinée équatoriale, de la République centrafricaine, de la RDC, du Rwanda et du Tchad.