Les journalistes de la République démocratique du Congo (RDC) ont été visés par plus d'une centaine d'atteintes à la liberté de la presse cette année, dont 40% perpétrées par les forces de sécurité, selon une ONG congolaise.
Intitulé "L'armée, la police et les services de sécurité au banc des accusés", le rapport annuel de l'organisation "Journaliste en Danger" (JED) recense "38 journalistes, arrêtés ou détenus en prison ou dans divers cachots". De plus, "42 journalistes, au moins, ont soit reçu des menaces directes de la part de personnes identifiables ou anonymes, soit ont été violemment agressés ou battus dans l'exercice de leur travail".
"L'armée, la police et les services de renseignements totalisent près de 40% des cas, soit le record, en termes de violence subie par les journalistes en 2014", souligne JED, partenaire de Reporters sans frontières (RSF).
Un journaliste a par ailleurs été tué dans une embuscade contre l'armée dans l'est du pays, où sévissent des groupes armés locaux et étrangers et dont sont originaires la plupart des journalistes tués cette dernière décennie.
En outre, une femme a été enlevée à Kinshasa pendant plusieurs jours par des hommes armés, qui l'ont violentée avant de la relâcher, et "19 cas de pressions diverses ou de censures ont été exercés sur les médias par des autorités politiques ou des services de sécurité".
La RDC doit commencer en 2015 un cycle d'élections qui doit s'achever en 2016 par la présidentielle. Le chef de l'Etat Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, ne peut pas briguer un troisième quinquennat, selon la constitution actuelle, mais l'opposition soupçonne le camp présidentiel de vouloir la modifier.
"JED appelle les autorités congolaises à engager des réformes nécessaires et urgentes dans le secteur des médias pour mettre fin aux obstacles et pesanteurs qui empêchent les médias congolais d'être à la hauteur de leurs responsabilités", conclut l'ONG.
La RDC occupe la 151e place (sur 180 pays) du classement mondial de la liberté de la presse 2014 établi par RSF. Le pays est régulièrement accusé de porter atteinte à la liberté d'expression et aux droits des journalistes.
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