Nord-Kivu : Avocat du feu chauffeur de Mamadou Ndala en difficulté

Lundi 27 octobre 2014 - 14:30

Le gouvernement de la RDC appelé à protéger cet homme de droit et sa famille en danger à Beni.

Dans un communiqué, l’Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme(ASADHO) se dit préoccupée par les menaces de mort et intimidations de tout genre dont est victime Maître Tshisambu Ntumba, avocat du sergent-major Arsène Ndabu Ndongala, chauffeur du défunt général Mamadou Ndala, du lieutenant-colonel Tito Bizuri , ancien commandant de la ville de Beni, et du capitaine Amani.

C’est le sergent-major Arsène Ndabu Ndongala, qui conduisait la jeep de l’officier au moment de l’embuscade dans laquelle le général Ndala avait perdu la vie en date du 2 janvier 2014, à la hauteur de la localité de Ngadi, à environs 10 Km de la ville de Beni.

Un des témoins clés

En cette qualité, Ngabu a été un des témoins clés de ce qui était arrivé au général Ndala.
Lors de l’ouverture du procès relatif au dossier du Général Mamadou Ndala inscrit sous RMP 0385/BBM/014 et RP015/014 opposant l’Auditeur Militaire Supérieur près la Cour Militaire Opérationnelle du Nord-Kivu et la partie civile Madame Bijoux Ndala au lieutenant-colonel Bizuri et consorts, en date 1 octobre 2014, le sergent-major Ndabu Ndongala qui comparaissait comme un des prévenus a été entendu longuement par la Cour Militaire.
Le jeudi 2 octobre, soit au lendemain de sa déposition, le prévenu Ndabu Ndongala est mort dans un centre de santé de Beni, dans des circonstances non encore élucidées. Le certificat de décès établi par l’Hôpital de Beni et transmis à la Cour affirmait seulement qu’Arsène Ndabu Ndongala était décédé en prison d’une crise.
Face à cette explication non convaincante, son conseil, Maître Augustin Tshisambu Ntumba, exigera qu’une autopsie soit pratiquée afin d’élucider les circonstances exactes de sa mort. Bien que son « état de santé était faible », selon son avocat, le sergent-major Ndabu semblait être « en forme » lors de l’ouverture du procès. « Le sergent-major Ngabu est resté debout tout au long de son interrogatoire qui a duré plus de trois heures », a rappelé Me Tshisambu.

Mais « séance tenante », les magistrats avaient rejetés sa requête, suggérant à l’avocat de saisir l’auditorat militaire pour une éventuelle ouverture d’enquête sur les circonstances de la mort de son client. La Cour Militaire, prétextera que le prévenu était déjà malade et qu’il pouvait mourir à tout moment.
D’après l’ASADHO, depuis cette demande, Me Tshisambu et sa famille reçoivent des menaces de mort par des numéros de téléphone masqués, au motif que l’avocat continue à exiger l’autopsie et assure la défense de ceux qui ont tué le général Mamadou Ndala. Me Tshisambu, défend également le lieutenant-colonel Tito Bizuru, commandant de la ville de Beni au moment des faits et soupçonné d’avoir donné des « instructions pour abattre le colonel Mamadou », était « surpris » par la mort de son client.

Sécuriser toutes les parties

Face à cette situation grave, l’ASADHO invite Kinshasa à prendre des mesures nécessaires pour que la sécurité de toutes les parties (témoins, partie civile, prévenus et leur avocat…) impliquées dans ce procès soit assurée pendant et après le procès Mamadou Ndala.
L’Ongdh exhorte le gouvernement à veiller à ce que Me Tshisambu et les membres de sa famille ne soient victimes pas d’atteinte à la vie ou à leur intégrité physique, en assurant particulièrement la protection aux avocats dont le ministère est important dans l’administration de la justice.

Par Godé Kalonji Muk

 

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